Le CETA, une aubaine économique… dramatique pour le monde agricole

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Le 23 juillet 2019, l’Assemblée nationale a validé la ratification du CETA (Accord Économique et commercial Global). Pourtant depuis septembre ...

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Le 23 juillet 2019, l’Assemblée nationale a validé la ratification du CETA (Accord Économique et commercial Global). Pourtant depuis septembre 2017, 90% des 2 344 pages de cet accord commercial de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada étaient déjà en vigueur. Un accord climaticide, aux conséquences dramatiques pour le monde agricole, une véritable aberration. Et le hasard du calendrier a voulu que, ce même 23 juillet, Greta Thunberg se retrouve devant la même Assemblée qui a pu l’applaudir…

266 députés ont voté pour, 213 contre, et 74 se sont abstenus. C’est avec cette courte majorité que l’Assemblée nationale a finalement accepté l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne : le CETA.

Une menace pour le climat

Alors que nous vivons actuellement des épisodes climatiques désastreux pour les écosystèmes, l’environnement, mais aussi pour les cultures agricoles (sécheresses, canicules, tempêtes, averses de grêle, etc.), cet accord va probablement empirer la situation des paysans. « Libéraliser le commerce, c’est donc une menace pour le climat,mais aussi pour notre souveraineté alimentaire et pour notre modèle agricole », explique Nicolas Girod, porte parole de la Confédération paysanne, à nos confrères de l’hebdomadaire Marianne.

Selon lui, les flux commerciaux entre le Canada et l’Union Européenne augmenteront les émissions de gaz à effet de serre, provoqués par les très polluants transports maritimes. Par ailleurs, depuis 2017, le Canada s’est réjoui de l’explosion d’exportation vers l’Union Européenne de certaines matières premières : de l’aluminium (+206%), des produits chimiques divers (+78%), des hydrocarbures (+46%).

Le modèle agricole en danger

Le CETA favorisant le libre échange entre les deux continents, il permet aussi de retrouver sur les deux sols des produits originaires de l’autre. Nicolas Giraud explique notamment combien il est dangereux pour sa petite ferme laitière familiale d’exporter au Canada des produits laitiers sans appellations authentiques ni « indications géographiques ». Or, « la qualité et le succès de ces produits sont garantis par un cahier des charges sur un territoire donné ».

En parallèle, le CETA favorisera l’import en Union Européenne milliers de tonnes de viandes bovines produites en quantité déraisonnable dans des « feedlots » canadiennes – ces fermes industriels qui possèdent des milliers d’animaux sans jamais les laisser pâturer. Un accord qui risque aussi, par nécessité de production et de rentabilité économiques, d’accentuer l’industrialisation de l’agriculture des deux cotés de l’Atlantique, sur deux territoires gigantesques.

Un enchaînement aux conséquences désastreuses pour la planète et la santé de ses consommateurs. Certaines interdictions européennes, notamment la vente de viandes d’animaux nourris avec des farines animales (qui ont provoqué la maladie dite « de la vache folle »), datant de 2005 , ne seront plus applicables. Au Canada certains bovins sont élevés avec des farines animales, et se retrouveront, avec cet accord, dans nos rayons…

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