Le Pacte Mondial sur l’Environnement ne verra pas le jour

environnement-SocialMag
  • Publié le: mercredi 5 juin 2019

Fin mai 2019, un groupe de travail de l’ONU à mis un terme à l’ambitieux « Pacte Mondial sur l’Environnement », porté notamment par la France. Ce traité contraignant sera remplacé par une déclaration politique prévue pour 2022. Une occasion ratée, dans un contexte pourtant désastreux.

Les signaux envoyés ces derniers mois par les ONG environnementales, les perspectives alarmistes sur les changements climatiques à venir, les rapports des différents organismes chargés d’étudier les conséquences de l’activité humaine sur la planète : rien de cela n’a suffi pour imposer aux Nations du monde entier un traité contraignant sur l’environnement. Pire : il ne verra même pas le jour.

Le groupe de travail de l’ONU retoque le principe d’un traité contraignant sur l’environnement

Ce « Pacte Mondial sur l’Environnement » a été rédigé par 80 juristes du monde entier, sous la direction du président de la COP21, Laurent Fabius. Soutenu notamment par la France et par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, il a pour vocation à fixer les cadres du droit international en matière d’environnement. L’idée est de proposer un texte unique et contraignant pour les pays signataires. Il s’appuie sur une vingtaine de principes à respecter sous peine de sanctions.

Il est présenté à l’ONU par Emmanuel Macron, le 10 mai 2018. 143 pays votent alors une résolution visant à lancer un processus vers son adoption. Les États-Unis, la Russie et la Turquie s’opposent déjà au texte, mais un groupe intergouvernemental de 120 pays est mandaté. Après plusieurs mois de négociations, au terme d’un troisième round musclé à Nairobi, entre le 20 et le 22 mai, le verdict tombe : l’idée d’un traité juridiquement contraignant est abandonné. Le groupe de travail propose à la place une déclaration politique sur le sujet, qui sera adoptée en 2022.

« Un gâchis »

« C’est un échec ! Une énième déclaration politique ne va servir à rien. Une petite minorité d’États très déterminée — dont les États-Unis, le Brésil et la Russie — a réussi à s’opposer de manière très virulente et active et à faire échouer les discussions face à la centaine d’États plutôt favorables au projet de Pacte. C’est un gâchis » tonne Me Yann Aguila, l’un des principaux artisans du texte.

Dans le cadre des négociations, aucun pays n’a su prendre le leadership pour imposer le texte aux autres. La France ne pouvait parler en son nom, et l’Union Européenne était divisée sur l’aspect contraignant du texte. Dans un contexte international où deux climato-sceptiques sont à la tête des États-Unis et du Brésil et où le président russe est tout sauf un défenseur de l‘environnement, le projet semblait mort-né.

Pour certains, optimistes, être parvenu à un texte final est déjà une « prouesse », qui peut laisser espérer qu’en 2022, le traité puisse refaire son apparition et convaincre davantage.

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