« Flygskam », littéralement « honte de prendre l’avion ». Ce terme originaire de Suède, permet d’identifier un sentiment qui se répand en Europe, et pousse de plus en plus d’écocitoyens à prendre davantage le train. Même pour de très longs trajets.
En Suède, prendre l’avion pour voyager est de plus en plus tabou, l’impact du transport aérien sur l’écologie étant particulièrement dévastatrice.
L’avion 40 fois plus polluant que le train
Responsable de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (20% prévus en 2050), le mode de transport aérien est, avec la voiture, le moins écologique.
En France, les émissions de CO2 liées aux trajets en avions, sont estimés à 21,9 millions de tonnes en 2017, dont 4,5 millions de tonnes pour les vols intérieurs et 17,4 millions de tonnes pour les vols internationaux. Entre 2000 et 2017, le trafic aérien a augmenté de 54%, selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire.
Une prise de conscience qui vient des pays scandinaves
Sur cette question les pays scandinaves semblent être particulièrement en avance sur le reste du monde. La Suède, très sensibilisée à la protection de la planète est le donneur d’alerte des consciences.
La jeune porte-parole écologiste Greta Thunberg avait pris le train pour un trajet de 32 heures afin de se rendre au Forum économique mondial de Davos, en janvier dernier. Une forme de militantisme environnemental, servi par son statut de célébrité, qui a donné une visibilité bienvenue à cette question sensible. « Je pense qu’il est insensé que des gens soient rassemblés pour parler du climat et qu’ils viennent ici en jet privé », avait-elle déclaré. Avant de se réjouir : « En Suède, le trafic aérien a diminué de 4,5% au premier trimestre de 2019. C’est presque 400 000 passagers de moins. »
En France, nous sommes de plus en plus nombreux à recycler, acheter local, s’intéresser au « Zéro Déchet ». Des « petits » gestes écolo qui sont essentiels à la survie de la biodiversité dont nous faisons partie. Mais est-ce suffisant ? Cette question pousse un nombre croissant de citoyens écolo-conscients à boycotter complètement l’avion.
Mais peut être, sans honte, est-il primordial de trouver un équilibre à échelle individuelle…
De nouvelles innovations pour trouver un certain équilibre
Scandinavian Airlines System (SAS) est en train de remplacer ses anciens avions par des modèles plus économes en carburant et se penchent davantage vers le biocarburant : « Il est important que les gens puissent continuer à se rencontrer et que le monde continue à voyager », a déclaré le directeur général de la compagnie, avant de poursuivre : « mais nous ne pouvons pas continuer à voyager sans nous adapter à une approche durable ».
En mars dernier, cinq états, membres de l’Union européenne, dont la France, ont soutenu une taxation carbone sur le secteur aérien. Le moyen, peut être, de se déculpabiliser quand on est écolo et voyageur dans l’âme.
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