Vanessa Nakate, une nouvelle voix écologiste en Ouganda

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  • Publié le: mercredi 23 décembre 2020

Entre militantisme écologiste et lutte contre le racisme, qui est Vanessa Nakate, cette jeune ougandaise de 24 ans, qui lutte pour le climat et pour l’Afrique ?

Née en 1996, à Kampala, en Ouganda, Vanessa Nakate, est vite sensibilisée à la question du changement climatique en Afrique. Lors de ses études à l’université de Makerere, l’une des plus prestigieuse d’Afrique, elle commence à faire des recherches sur cette question cruciale, l’Afrique étant l’une des régions du monde les plus touchées par les effets du changement climatique.

Activisme écologique et économique

Inspirée par la militante suédoise Greta Thunberg, Vanessa Nakate entre en résistance en janvier 2019, en protestant seule pendant plusieurs mois devant le Parlement ougandais, bien que la grève soit illégale dans son pays. Elle demande à l’exécutif d’agir pour le climat, en créant des lois pour le protéger et d’autres qui sanctionnent ceux qui ne le font pas. Progressivement rejointe par d’autres militants qui répondent à ses appels, notamment autours de la problématique des forêts tropicales du Congo, elle créé Youth for Future Africa, et le Rise Up Movement.

Le changement climatique est dévastateur pour l’Ouganda, autant pour l’environnement que pour l’économie : les inondations et les sécheresses à répétitions alimentent l’inflation rapide des prix des produits alimentaires de base, véritable fléau pour les plus pauvres.

En 2019, lors d’une interview donnée à Amy Goodman pour Democracy Now !, Vanessa Nakate explique sa motivation : « si nos fermes sont détruites par des inondations, si les fermes sont détruites par des sécheresses et que la production agricole est moindre, cela signifie que le prix des denrées alimentaires va augmenter. Ce ne sont donc que les plus privilégiés qui pourront acheter de la nourriture. Et ce sont eux les plus gros émetteurs de nos pays, ceux qui pourront survivre à la crise alimentaire, alors que la plupart des gens qui vivent dans les villages et les communautés rurales ont du mal à se procurer de la nourriture à cause des prix élevés. Et cela conduit à la famine et à la mort. Littéralement, dans mon pays, le manque de pluie signifie la famine et la mort pour les moins privilégiés. »

L’Afrique coupée au montage dans la lutte pour le climat ?

Grâce à la notoriété qu’elle a acquise dans sont pays, elle est invitée à prendre la parole lors de la COP25 à Madrid en décembre 2019. En janvier 2020, elle participe, avec une vingtaine d’autres militants du monde entier, à la rédaction d’une lettre ouverte adressée aux différents participants du Forum économique mondial. Les entreprises, les banques et les gouvernements sont appelés à arrêter tout investissement dans les combustibles fossiles.

Invitée au Forum de Davos, en Suisse, elle s’exprime ensuite devant des dirigeants du monde économique, représentant les combats des activistes de l’Ouganda pour la lutte contre le dérèglement climatique. Mais la militante est coupée du cadre par l’agence de presse américaine AP alors qu’elle pose sur une photo aux côtés de quatre militantes climatiques blanches, dont Greta Thunberg et Luisa Neubauer. Le média est immédiatement accusé de racisme et fini par modifier la photo.

Mais ce recadrage raciste appuie l’idée de Vanessa Nakate, selon laquelle l’enjeu du changement climatique est trop fortement occidentalisé : « Lorsqu’il est débattu au nord, c’est sous l’angle du risque de crise économique pour les pays riches. Ils ne réalisent pas que pour nous, c’est un drame tangible ». En novembre 2020, elle écrit une lettre à Joe Biden, fraîchement élu président des États-Unis, afin de lui demander de se rallier à sa cause.

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