Depuis plusieurs mois, le Mali souffre de sévères coupures d’électricité, qui paralysent les activités économiques. Alors que l’Etat se concentre sur la lutte contre le trafic de gasoil pour résoudre cette crise énergétique, Aliou Diallo invite à adopter une vision plus globale.
Le Mali fait face à une importante pénurie d’électricité depuis plusieurs semaines. Cette nouvelle vague de délestages met à rude épreuve une population déjà confrontée à des crises sécuritaires et politiques. Selon le gouvernement de transition, elle est due au trafic de carburant, en particulier du gasoil, qui alimente les centrales thermiques du pays. Bamako s’attèle donc à combattre les réseaux clandestins. Mais pour les experts, cela ne suffira pas.
Il faut une nouvelle politique énergétique au Mali
Aliou Diallo, homme d’affaires et politique malien, partage cet avis. Il rappelle que le problème n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, les Maliens subissent de fréquents délestages sans que les pouvoirs qui se sont succédé ne trouvent une solution pérenne. Dès lors, l’entrepreneur invite les autorités à adopter une nouvelle politique. « La situation va continuer à se dégrader si nous ne prenons pas des décisions fortes et radicales. Il faut une nouvelle donne énergétique au Mali », a-t-il conseillé.
Moderniser et décentraliser le réseau électrique
Dans un premier temps, Aliou Diallo recommande de résoudre les problèmes structurels. En effet, le réseau électrique est devenu obsolète et trop petit pour un pays aussi vaste que le Mali. L’Etat doit donc le moderniser afin d’éviter les déperditions, mais également l’étendre pour couvrir tout le territoire. De plus, le gouvernement gagnerait à décentraliser le réseau et à le libéraliser partiellement pour permettre une meilleure électrification des zones rurales ou reculées.
Développer davantage l’éolien et le solaire
En outre, Aliou Diallo appelle à adopter le mix énergétique en développant l’éolien et le solaire, en plus de l’hydroélectrique. Le philanthrope relève que le Mali a toutes les potentialités pour tirer parti de ces énergies renouvelables. En effet, le territoire bénéficie d’un fort ensoleillement durant toute l’année et est constamment balayé par de puissants vents. Aussi, il possède de grands espaces ouverts, idéaux pour l’installation de gigantesques fermes photovoltaïques et éoliennes. Ces mégas centrales pourraient valablement remplacer les centrales thermiques.
Aliou Diallo, pionnier de l’hydrogène naturel
Par ailleurs, Aliou Diallo conseille de miser sur l’hydrogène vert et surtout l’hydrogène naturel considéré comme le pétrole du futur. L’hydrogène naturel, présent en abondance dans le sous-sol malien, présente l’avantage de produire de l’énergie verte tout en ne rejetant que de l’eau. Par chance (pour le Mali), Aliou Diallo est le spécialiste mondial de cette ressource. Sa compagnie Hydroma Inc. est une pionnière mondiale de l’exploitation de l’hydrogène naturel. Depuis 10 ans, elle produit de l’électricité propre dans le village de Bourakébougou, près de Bamako, grâce à une unité pilote.
Un programme pour l’indépendance énergétique du Mali
Face au succès de cet essai, Aliou Diallo compte bientôt lancer une production à grande échelle pour alimenter tous les foyers du Malien, ainsi que les entreprises et industries. Candidat à la prochaine élection présidentielle malienne, l’ex député de Kayes a inscrit sa vision énergétique dans son ambitieux plan Marshall pour le Mali. Ce programme à 10.000 milliards vise la souveraineté énergétique, économique, politique, industrielle, sécuritaire, alimentaire et technologique du pays. Pour lui, ce n’est pas une utopie. Il croit en ses qualités managériales et aux potentielles du Mali.
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