Selon une tribune Ouest-France publiée jeudi 24 novembre 2022, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, et la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard, voudraient créer un éco-score d’ici la fin 2023, un indicateur représentant l’impact environnemental des produits du textile.
Après le nutri-score, qui permet de noter les produits alimentaires sur leur impact environnemental, le gouvernement se penche sérieusement sur un éco-score destiné cette fois aux produits issus du textile. Concrètement, il s’agit d’étiqueter le vêtement d’une notation comprise entre A et E basée sur plusieurs critères (émissions de CO2, toxicité du produit, consommation en eau nécessaire à la fabrication du vêtement, les effets sur la biodiversité…)
« On va pouvoir identifier ce qui compte vraiment : les matières et les process industriels de production de votre vêtement », avancent les deux ministres.
Mieux consommer
L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde, émettant plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.
Et justement, l’éco-score a pour objectif de « permettre aux Français de mieux consommer, avec des vêtements qui seront bientôt plus durables, éco-conçus ».
Selon une étude Ipsos, « près de deux tiers des Français prennent désormais en compte l’impact environnemental des produits qu’ils consomment et 78 % d’entre eux ont déjà réalisé au moins ne pratique de mode durable ».
« Plus d’un consommateur sur deux a déjà acheté des vêtements de seconde main, l’idéal pour renouveler sa garde-robe à moindre coût financier et environnemental », indique Christophe Béchu. Enthousiaste, le ministre précise que « 2021 a été une année record pour le secteur de la seconde main » et que « plus d’un Français sur deux » a conscience aujourd’hui que « c’est bon pour la planète autant que pour leur pouvoir d’achat ».
Un argument que la directrice de l’association Zero Waste France nuance : « Si on a déjà 40 tee-shirts dans son armoire, il y aura toujours un impact environnemental à l’achat d’un tee-shirt supplémentaire », alerte-t-elle, inquiète des conséquences de la surconsommation mondiale sur l’environnement.
Un plan d’action d’un milliard d’euros sur six ans pour encourager l’industrie du textile et les consommateurs à accélérer le virage vers l’économie circulaire
Parmi les mesures annoncées, « une filière de recyclage des fibres textiles plus performante va être mise en place » et « des bonus financiers seront octroyés aux fabricants écoresponsables ».
De plus, le gouvernement des associations qui donnent une nouvelle vie aux vêtements et chaussures, ainsi que 150 millions d’euros pour « inciter les citoyens à faire réparer leurs articles usés. »
Le ministre est plus que jamais lucide : « Pour sauver la planète, nous ne pourrons pas seulement nous contenter de verdir le secteur et de le rendre moins polluant (…) nous devons permettre à chacun de faire des choix de consommation éclairée : de devenir un « consom’acteur ».
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