Dès le 1er janvier 2020, de nouvelles réglementations concernant les pesticides rentreront en vigueur, selon un arrêté. Les distances minimales d’épandage par rapport aux habitations seront dorénavant fixées à cinq et dix mètre, selon les types de cultures.
L’épandage des cultures dites basses comme les légumes, auront lieu à cinq mètres de distances des premières habitations dès le 1er janvier 2020. Les cultures dites hautes, comme les céréales, les vignes ou les cultures fruitières, seront elles, à dix mètres. Telles sont les normes que fixe le nouvel arrêté du gouvernement français, suivant en cela les indications émises en juin dernier par l’Anses (Agence française de sécurité sanitaire).
Les substances actives utilisées présentant une « toxicité quasi avérée pour l’Homme » et nécessitant une prise de distance de 20 mètres, ne représentent, elles, que 0,3% dans le panel des pesticides usés en France.
L’arrêté prévoit cependant des possibilités de dérogations dans certains cas. L’arboriculture pourrait être ainsi ramenée à cinq mètres, tandis que la viticulture pourrait être réduite à trois mètres. A moins d’être à proximité de lieux accueillants des « personnes vulnérables » comme des hôpitaux, des écoles, des maisons de retraite, etc.
Néanmoins, ces dérogations nécessiteront l’utilisation d’un certain type de matériel de pulvérisation « anti-dérive » et certaines « chartes d’engagement départementales », devront être validées par les préfets après avoir été soumises à concertation publique.
La question de l’épandage des pesticides est au centre des divisions entre associations de défense de l’environnement et agriculteurs. Les premiers, qui préconisent des distances de 100 ou 150 mètres, font face aux seconds qui y voient un symbole d’agri-bashing. Le gouvernement français a d’ailleurs prévu de débloquer 25 millions d’euros pour « accompagner les agriculteurs dans la réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires ».
Quelques soient les conflits inter-syndicats liés à cet arrêté, le gouvernement, à précisé qu’il souhaitait « se tenir à l’état de la science dans les connaissances actuelles et à l’avis de l’Anses », reconnaissant néanmoins qu’il est question « d’un sujet non-consensuel ».
Le 29 décembre 2019, le Journal Officiel publiait le décret gouvernemental qui fixera ces distances minimales d’épandage des pesticides. Décret, qualifié de « farce de mauvais goût » par une association écologiste, qui promet un recours en justice pour le faire annuler.