Souci écologique et/ou antispecisme, ou plus simplement question de santé, la consommation de protéines animales est aujourd’hui une problématique centrale de notre société. Alors que l’Europe de l’Ouest, les États-Unis et l’Amérique latine sont les premiers consommateurs de viandes bovines, des pays moins développés n’ont pas les moyens d’atteindre un équilibre alimentaire entre alimentation animale et végétale.
Depuis quelques temps en Occident, la mode alimentaire est aux questions du végétarisme et du végétalisme. De plus en plus de particuliers décident de se mettre au vert dans les assiettes et abandonnent progressivement la viande, la volaille, le poisson. C’est ce qu’on appelle le végétarisme. Les antispécistes vont jusqu’au véganisme et ne consomment plus non plus de produits issus de la production animale ( œufs, miel, lait, etc.).
Toute activité humaine produit du gaz à effet de serre, mais l’agriculture animale, et plus encore quand elle est industrielle, fait grimper ces taux considérablement. Les animaux génèrent leur propres émissions carbone, auxquelles s’ajoutent celles provoquées par leur alimentation. Le déboisement est un des effets directs de cette surproduction. Actuellement en feu, la forêt amazonienne, par exemple, est régulièrement rasée par parcelles, de manière à cultiver en masse le soja qui servira ensuite de nourrir le bétail.
Puis la nourriture est acheminée vers l’Europe par paquebots propulsés par des combustibles fossiles, ce qui produit aussi de grandes quantités de gaz à effet de serre. Comme le rappelle Pierre-Marie Aubert, chercheur sur les politiques agricoles à l’IDDR (Institut du développement durable et des relations internationales) : « Ce n’est pas l’élevage en tant que tel, mais la forme qu’il a aujourd’hui… »
Car l’élevage, à condition d’une « désintensification », « peut aussi être une solution pour la biodiversité », explique le chercheur. Avant de préciser : « Quand on élève un ruminant à l’herbe, son lait et sa viande contiennent plus d’Oméga 3 et il a pour qualité d’utiliser des espaces impropres à la production de nourriture pour les humains. Donc cela permet de valoriser tous les espaces ».
Selon une étude récente de l’université d’Oxford, l’impact carbone des végétaliens est en effet beaucoup moins important que les gros mangeurs omnivores journaliers.
Mais l’ONG Greenpeace France, qui vient de publier un rapport pour dénoncer la déforestation, explique que les animaux d’élevage ont aussi leur importance dans la biodiversité. D’autant que les alimentations mêlant culture végétale et productions animales sont finalement les plus équilibrées.
« On parle juste de réduction et cela permet de consommer moins de viande et de produits laitiers mais de meilleure qualité et à un prix plus juste pour les éleveurs », explique Suzanne Dalle, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France.