La crise sanitaire et économique, qui frappe le monde suite à la pandémie de Covid-19, joue comme un révélateur des démarches RSE. Les entreprises sincèrement impliquées cherchent des moyens de conjuguer RSE et relance économique, voire y voient une occasion de muscler leur responsabilité sociale et environnementale. Les plus sceptiques et les spécialistes du green washing mettent en avant la nécessité de favoriser l’activité économique sur toute autre considération.
La pandémie mondiale de Covid-19 et ses impacts économiques tendent à amplifier les attitudes des entreprises en matière de responsabilité sociale et environnementale. Dans un entretien à Actu-environnement, deux spécialistes du développement durable tracent avec force cette ligne de partage des eaux.
« Les entreprises convaincues ont encore plus d’arguments à faire valoir pour pousser la RSE”
D’un coté, les entreprises sincèrement impliquées dans une démarche RSE voient dans la crise actuelle une opportunité de valoriser de nouveaux modes de production, de transport et de consommation. De l’autre, les entreprises qui, malgré des discours parfois volontaristes, restent accroché au “monde d’avant”. Pour ces dernières, la relance économique doit primer sur toute autre considération, quitte à mettre de coté, pour un temps, les questions de RSE. Bien entendu, les spécialistes du green washing sont en première ligne de cette tendance.
« Les entreprises convaincues ont encore plus d’arguments à faire valoir pour pousser la RSE. Les sceptiques diront « crise économique d’abord, emploi d’abord », donc il faut une relance par la consommation, et qui dit relance par la consommation, n’incite pas nécessairement à se poser les questions de la production en économie circulaire et en circuit court », expose ainsi Patricia Savin, présidente du réseau Orée, réunissant 180 acteurs engagés dans la lutte pour l’environnement.
Les entreprises en première ligne pour l’urgence climatique
La crise actuelle est pourtant l’occasion de rebattre les cartes et de revoir en profondeur le modèle de développement économique. Si les Etats peuvent jouer un rôle de déclencheur ou de facilitateur, les entreprises sont en première ligne, dans cette période charnière où l’urgence climatique se fait toujours plus pressante.
« Il faudrait arriver à mettre en place une prospérité sans croissance des flux physiques carbonés qui permettrait de concilier création de valeur économique et sobriété énergétique. Maintenant il y a des entreprises qui ont compris ça, d’autre non », détaille Fabrice Bonnifet, président du Collège des directeurs du développement durable (C3D).
Reste une donnée fondamentale : quelle sera l’attitude des clients et consommateurs ? Vont-ils renforcer leur exigence de responsabilité sociale et environnementale pour les entreprises ? Ou auront-ils tendance, au contraire, à se tourner vers les entreprises qui cassent les prix, en bafouant les principes de la RSE ? De cette double problématique dépend, au moins en partie, l’avenir de notre planète.
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