Une radioactivité de la Loire « anormalement élevée »

tritium-SocialMag
  • Publié le: samedi 29 juin 2019

Plusieurs associations s’inquiètent d’une radioactivité anormalement élevée dans la Loire, au niveau de Saumur. Une zone à proximité de centrales nucléaires.

En janvier 2019 plusieurs associations s’étaient inquiétées de voir le taux de contamination au tritium des eaux de la Loire, au niveau de Saumur, dans une région où des centrales nucléaires sont en activité. Ce mardi 18 juin, le laboratoire de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) a confirmé ces craintes, en dénonçant une « contamination anormalement élevée ».

310 becquerels

Selon le rapport du laboratoire la présence de tritium (hydrogène radioactif) est inévitable « aussi bien dans le fleuve que dans les eaux de consommation » dans cette zone équipée de cinq centrales nucléaires. Le seuil d’alerte a été fixé en France à 100 becquerels par litre. ACRO a effectué des prélèvements tous les mois entre décembre 2017 et mai 2019.

Chaque mois les valeurs rendaient compte d’une contamination au tritium d’au moins 50Bq/L. En janvier 2019, le taux a atteint un inquiétant niveau de 310 becquerels au litre.

L’ASN promet une enquête

« Est-ce dû à un incident ? », ont questionné ACRO et le collectif Loire Vienne Zéro Nucléaire. Les associations ont demandé une enquête pour connaître « l’origine de cette valeur exceptionnelle ».

En guise de réponse, le service de communication de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a promis, dans un communiqué, que de prochaines investigations seraient lancées sur les lieux. Le gendarme du nucléaire « mènera des investigations pour trouver l’origine de ce taux détecté ». En parallèle, il « réexaminera les registres mensuels des rejets des centrales de la région concernée ».

Par ailleurs, l’ASN a assuré qu’ « il n’y a pas de risque pour l’environnement ni pour le public ».

Quelle toxicité pour le tritium ?

En effet, dès les résultats d’ACRO rendus publics, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a indiqué que « le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium, qui ne représente pas une limite sanitaire mais un seuil qui, lorsqu’il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l’eau ».

Pourtant, en 2010 un scientifique du CNRS concluait, dans un rapport demandé par l’Association des commissions locales d’information nucléaire, que « les instances de radioprotection et de toxicité » du tritium étaient sous-estimées. Il avait également averti que « le manque de données sur des effets cancérigènes du tritium était flagrant ». Le tritium est le seul radioélément dont les rejets sont autorisés en France.

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