Nucléaire : la protection s’organise

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Le récent départ de feu dans une partie non-exposée de la centrale nucléaire de Flamanville a provoqué un nouvel emballement ...

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Le récent départ de feu dans une partie non-exposée de la centrale nucléaire de Flamanville a provoqué un nouvel emballement médiatique. Bien que cet épisode se soit révélé sans danger, les mesures de sûreté nucléaire se renforcent en France, comme le prouve la dernière campagne de distribution d’iode.

À moins de 10 jours d’intervalle, deux centrales nucléaires françaises ont fait état de départs de feu, relançant l’inexorable débat sur la sûreté nucléaire. Le 31 janvier à 22 h, un premier feu a pris dans un bâtiment administratif situé à l’écart du site de Cattenom, en Moselle, avant d’être maîtrisé sur les coups d’une du matin. D’après EDF, l’événement « n’a eu aucune conséquence pour la sécurité du personnel de la centrale, ni la sûreté des installations ». Le 9 février à 9h45, un deuxième départ de feu a été signalé dans l’enceinte du premier réacteur de la centrale de Flamanville, dans la Manche, causant « un bruit de détonation entendu aux alentours », affirme l’exploitant qui précise que « l’unité de production n°1 a été déconnectée de façon automatique du réseau électrique à la suite d’un départ de feu qui s’est produit au niveau d’un ventilateur sous l’alternateur, en salle des machines, dans la partie non-nucléaire de l’installation. Aucune victime n’est à déplorer. Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. L’unité de production n°2 est, quant à elle, en production ».

Des rumeurs alarmistes qui amusent les habitants

Malgré les informations rassurantes communiquées dans les minutes qui ont suivi cet épisode, les rumeurs les plus alarmistes ont rapidement essaimé sur le web et dans les médias. La centrale de Flamanville, mise en service en 1986, affiche pourtant des performances « globalement satisfaisantes », selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui y a effectué 19 inspections dont trois inopinées en 2016. Ses deux réacteurs d’une puissance de 1 300 MW fournissent 4,5% de la production nucléaire française, d’après EDF. Un troisième de type EPR est actuellement en construction pour un démarrage prévu fin 2018 et une capacité de 1 650 MW, qui en fera le plus puissant au monde. Face à la psychose d’une hypothétique catastrophe nucléaire, qui relance à chaque fois le débat sur l’atome, la population de Flamanville semble au contraire peu affectée par cet événement sans conséquence. « Les habitants s’amusent de l’agitation médiatique », témoignait le lendemain Angélique Madeleine, fleuriste dans le village, qui a reçu plusieurs appels de rédactions nationales et internationales. « Ils me disaient que, selon leurs informations, il y avait des morts. Je n’étais pas au courant de ce qui s’était passé, c’est eux qui me l’ont appris. Pour vérifier, je suis sortie, mais tout était calme dans le bourg. [..] On sait qu’il se passe quelque chose quand l’alarme retentit. Hier, il n’y a rien eu ».

Des dispositifs rodés en cas d’accident

Constitué de 19 centrales, le parc nucléaire français abrite un total de 58 réacteurs, ce qui en fait le deuxième plus important au monde après celui des États-Unis. Selon le Réseau de transport d’électricité (RTE), la France est le pays où la part de l’atome est la plus importante dans la production énergétique nationale (77%). Comparé aux importations de gaz et de charbon, le recours au nucléaire génère 20 milliards d’économies annuelles, d’après Areva. Afin de garantir la sécurité des populations environnantes, les autorités françaises ont mis en place un vaste dispositif en cas de situation d’urgence : le Plan particulier d’intervention (PPI), qui prévoit des procédures de protection des habitants dans un rayon de 10 km autour de chaque centrale. Depuis 1997, les pouvoirs publics organisent également des campagnes de distribution d’iode stable afin d’empêcher l’iode radioactif émis lors d’un éventuel accident nucléaire de se fixer sur la thyroïde, minimisant ainsi les risques de cancer.

La culture de la radioprotection en progrès

En 2016, près de 390 000 boîtes de comprimés d’iode ont été distribuées aux particuliers, entreprises et établissements publics dans 500 communes françaises situées à moins de 10 km d’une des 19 centrales nucléaires. Cette démarche de radioprotection semble de mieux en mieux intégrée par la population : le nombre de boîtes distribuées a progressé de 22% par rapport à la précédente campagne de 2009. Disponible gratuitement pour les personnes concernées, l’iode stable est à venir chercher en pharmacie tous les six ans, délai au bout duquel ses propriétés arrivent à expiration. Nouveauté en 2017, les personnes n’ayant pas retiré leurs boîtes les recevront directement chez elles afin d’assurer une couverture de 100% des foyers situés à proximité d’une centrale. « Les taux nationaux de retrait d’iode en pharmacie s’établissent au 20 décembre 2016 à 51% pour les particuliers, 36% pour les entreprises et ERP (Établissements recevant du public) et à 85 % pour les établissements scolaires, se félicitent l’ASN et EDF dans un communiqué publié le 23 décembre 2016. « La mobilisation des ERP a été particulièrement positive en 2016 puisque seuls 20% d’entre eux avaient retiré leurs comprimés en 2009 et que le nombre de boîtes distribuées a augmenté de près de 85% entre 2009 et 2016″. Le retrait en pharmacie est aussi l’occasion de sensibiliser la population aux six réflexes à adopter en cas d’accident nucléaire et de répondre aux questions que peuvent se poser les riverains.

Crédits photo : @EDF – DIDIER MARC

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