Le collectif Strasbourg Respire, composé d’une quarantaine de médecins, professionnels de la santé, associations et riverains, a lancé un appel pour demander l’arrêt de l’exploitation et du développement des centrales biomasse utilisant du bois autour de la capitale européenne.
Cela fait des années que différents lanceurs d’alerte mettent en garde sur la combustion de bois, qui est jugée particulièrement polluante. Elle émettrait davantage de particules fines et de gaz cancérigènes, tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), que n’importe quel hydrocarbure, comme le charbon et le fuel.
En novembre 2020, Thomas Bourdel, docteur et radiologue, fondateur du collectif Strasbourg Respire, avait présenté une étude inédite dirigée par Tim Nawrot. Cette étude scientifique démontrait que des millions de nanoparticules toxiques, provenant de diesel et de la combustion de bois, avaient été retrouvées dans les urines des Strasbourgeois qui avaient participé à l’expérience.
Après la publication de cette étude, un collectif de médecins, de professionnels de la santé, mais aussi de riverains, demande l’arrêt net de l’exploitation et du développement des centrales biomasse-bois autour de Strasbourg, ainsi que la mise en place permanente de stations de mesures de pollution dans le quartier du port du Rhin.
« Nous ne sommes pas contre les centrales biomasse, mais contre la combustion du bois qui représente une grande partie du combustible utilisé dans ces centrales. Elles fonctionnent en grande partie au bois, ce qui pollue beaucoup plus. Alors qu’elles peuvent fonctionner avec d’autres déchets, moins polluants, tels que les déchets végétaux agricoles. C’est surtout contre la partie « bois » que nous sommes vent debout » , explique Thomas Bourdel.
Selon l’étude, la combustion du bois serait l’énergie la plus émettrice de particules fines, de composés organiques volatils et de métaux lourds. Elle émettrait ainsi 35 fois plus de HAP cancérigènes que le fuel domestique, alors que les chauffages au gaz et à l’électricité n’en émettent pas du tout.
Selon Thomas Bourdel, « le gaz serait la meilleure solution, en attendant que l’on ait du photovoltaïque, de l’hydrogène et d’autres énergies vertes. Mais pour la transition, le gaz, et notamment le biogaz, devrait être privilégié ».