Ce dimanche 24 novembre 2019, trois ONG ont tiré à boulet rouge Amazon, dans un rapport édifiant sur les pratiques commerciales douteuse du groupe, et sa capacité à les dissimuler. Baptisé Impunité fiscale, sociale, environnementale : immersion dans le monde d’Amazon, il s’inscrit dans une démarche citoyenne visant à transformer le Black Friday 2019 en « Vendredi noir pour Amazon ».
Rien ne va plus pour le géant de l’e-commerce. Déjà mis en cause, partout dans le monde, pour son modèle économique et ses effets sociaux et climatique, Amazon fait face à une nouvelle offensive citoyenne.
Vers un « Vendredi noir pour Amazon » ?
L’appel international lancé le 15 novembre par Attac, Contre Amazon et son monde, appelle ainsi à transformer le Black Friday du 29 novembre 2019 en un « Vendredi noir pour Amazon », par des actions citoyennes partout dans le monde. Il a été massivement soutenu par des économistes, syndicalistes, écologistes, gilets jaunes, créateurs, libraires ou maisons d’éditions.
Mais Attac France a décidé d’enfoncer le clou, via un rapport particulièrement documenté, et co-signé avec Les Amis de la Terre et l’union syndicale Solidaires. Baptisé Impunité fiscale, sociale, environnementale : immersion dans le monde d’Amazon, il révèle l’ampleur de l’imposture du géant de l’e-commerce.
Les trois ONG pointent d’abord la politique fiscale malhonnête de la compagnie de Jeff Bezos : « Amazon pratique une évasion fiscale massive qui lui permet, selon nos estimations, de dissimuler 58% de son chiffre d’affaires réalisé en France. Non seulement cela a des impacts négatifs sur les recettes fiscales de l’État, mais cela contribue à renforcer la position dominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents, qui payent en proportion de leur activité davantage d’impôts », attaque Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac.
Champion de l’évasion fiscale, de l’hypocrisie environnementale et de la casse sociale
Sur le terrain de l’environnement, Amazon n’est guère plus exemplaire. Son activité d’e-commerce se chiffre à 15 milliards de produits vendus dans le monde, dont une part non négligeable font le tour du globe ou presque. Via sa filiale AWS, Amazon est également leader mondial du cloud et du stockage de données : le rapport souligne que ses data-centers génèrent à eux seuls l’équivalent des émissions annuelles du Portugal.
« Amazon est une des multinationale qui a le plus lourd impact sur le climat. Jeff Bezos ment tout simplement au grand public en affirmant qu’Amazon peut respecter l’accord de Paris sans réduire les ventes de produits et sans cesser la livraison par avion », critique Alma Dufour des Amis de la Terre.
L’impact social d’Amazon est tout aussi dévastateur. Le rapport souligne qu’aux États-Unis, pour un emploi créé par Amazon, 2 emplois sont détruits dans les petits commerces. En Europe, même rengaine : « Amazon développe sa présence en France en faisant travailler majoritairement des personnes ayant des contrats précaires, notamment en intérim, qui s’épuisent dans des entrepôts gigantesques de plus en plus robotisés et qui nécessiteront de moins en moins d’emploi », conclue Didier Aubé de Solidaires.
Amazon, ou l’anti-démarche RSE…
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