Selon une étude publiée par l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA) le mercredi 21 octobre 2020 et relayée en France par l’association Respire, le coût de la pollution de l’air est estimée à 166 milliards d’euros par an pour l’ensemble des principales villes européennes, soit 1 000 euros par an par habitant. Pour Paris, la facture est de 3,5 milliards d’euros par an, soit 1 600 euros par an par habitant.
Dans la lutte contre la pollution de l’air, la France a encore beaucoup de travail. La Commission Européenne l’avait d’ailleurs assignée devant la Cour de Justice Européenne pour ce motif en 2018, et elle ne devrait pas tarder à être de nouveau épinglée.
Une étude à échelle européenne
Commanditée par plusieurs ONG regroupées dans l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), une étude a été réalisée par le cabinet d’audit CE Delft. Elle s’appuie sur des résultats d’analyse de qualité de l’air de 432 villes européennes (dont 67 en France) sur l’année 2018.
Trois principaux polluants ont été pris en compte : les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone. Chaque polluant est associé à des coûts socio-économiques – frais médicaux, hospitalisations, baisse de l’espérance de vie, etc. L’ensemble est monétisé depuis une grille d’évaluation développée par les services de Bruxelles. Pour faire ce calcul, les auteurs du rapport ont aussi pris en compte la « valeur monétaire » des morts prématurés.
Des chiffres alarmants… et surprenants !
En suivant cette grille d’évaluation, Londres décroche une peu enviable première place du classement, avec plus 11,3 milliards d’euros par an. Suit Bucarest (6,3 milliards) et Berlin (5,2 milliards). Avec 3,5 milliards d’euros, Paris arrive en septième position devant Milan, Madrid et Budapest.
Cette pollution coûterait ainsi en moyenne 1 602 euros chaque année par habitant à Paris. Avec 1 134 euros et 1 128euros, Lyon et Nice complètent le podium français, sans surprise. Mais des villes plus petites comme Fréjus, Rouen ou Douai sont aussi touchées (un peu moins de 1 000 euros), davantage que certaines grandes villes comme Marseille (897 euros) et Toulouse (819 euros). Le coût le moins fort est attribué à Pau (467 euros).
Au total, la pollution de l’air coûterait près de 11 milliards d’euros chaque année sur les 67 villes étudiées en France, pour un bilan humain estimé entre 48 000 et 76 000 décès par an sur l’ensemble du pays. Les principaux secteurs responsables sont, dans l’ordre, les transports routiers, le chauffage résidentiel, les activités industrielles et l’agriculture : les coûts sont d’abords dû aux particules, puis au dioxyde d’azote et à l’ozone.
Ces chiffres pourraient toutefois baisser de manière « considérable » selon l’AESP qui déclare que « la réduction des déplacements domicile-travail et de la possession d’une voiture a un impact positif sur la qualité de l’air, réduisant ainsi les coûts sociaux d’une mauvaise qualité de l’air en ville ».
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