Les bioplastiques, nocifs pour l’environnement ?

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  • Publié le: jeudi 24 septembre 2020

Élaborés à partir de matières végétales, les bioplastiques ne seraient, selon une étude récente du WWF, pas moins nocifs pour l’environnement que les plastiques conventionnels. Ils ont pourtant été créés comme alternative au plastique lambda bourré de substances chimiques, afin de réduire son impact environnemental.

Produit en quantité vertigineuse, le plastique est partout. Vêtements, cosmétiques, emballages de produits alimentaires, couverts jetables, etc : autant de domaines du quotidien très largement envahis par cette matière le plus souvent issue du pétrole.

« Depuis l’an 2000, le monde a produit autant de plastique que toutes les années précédentes combinées ». C’est ainsi que débute un rapport de 2019 publié par WWF dans la revue International Environnement.

Selon les chercheurs et chercheuses du groupe, chaque habitant de la planète consommerait en moyenne 53 kilos de plastique chaque année. Et nous savons combien ce plastique issu des hydrocarbures est difficile à éliminer ou à recycler après utilisation.

Finissant sa course essentiellement dans des décharges à ciel ouvert ou dans les océans, il est une des causes essentielles de la catastrophe écologique des déchets. Selon WWF, en 2016 sur les 275 millions de tonnes de déchets collectés dans le monde, seulement 45 millions de tonnes ont été incinérés, et « la production de déchets pourrait augmenter de 41% au cours des 15 prochaines années ».

Le bioplastique, c’est vraiment fantastique ?

Le bioplastique a été développé pour répondre à cette urgence, à partir de matières végétales, supposant une biodégradation plus facile après utilisation du produit. Il en existe deux types : les plastiques biosourcés, à base de matières organiques, et les plastiques biodégradables.

Pourtant, selon Lisa Zimmerman, chercheuse à l’Université Goethe de Francfort, et autrice de l’étude, « les plastiques biosourcés et biodégradables ne sont pas plus sains que les plastiques conventionnels ». Les recherches effectuées in vitro, ont montré que ces combinaisons de matières végétales et chimiques seraient tout aussi nocives que celles issues du pétrole.

Les biosourcés peuvent en effet contenir du pétrole et leur production dépend beaucoup de l’agriculture intensive, tandis que les plastiques biodégradables ne peuvent se dégrader que dans des conditions très spécifiques que l’on ne retrouve pas dans la nature. A partir de 43 bioplastiques utilisés pour des bouteilles ou des emballages de confiseries, les chercheur-e-s ont ainsi découvert que 75% des produits contenaient des matières chimiques toxiques et que ces bioplastiques ont tous une composition chimique unique.

Selon ces chercheurs, conscients des limites de leur étude, il faudrait surtout revoir nos habitudes de consommation plutôt que choisir des méthodes qui sembleraient « plus saines » de premier abord

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