Selon un nouveau futur rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) de 4 000 pages, dont 137 pages de résumé que l’AFP a pu se procurer, la situation climatique n’a jamais été aussi grave. En cause : l’activité humaine, sans grande surprise…
Le scénario catastrophe hollywoodiens n’a plus rien de fictif… En février 2022, le Giec publiera un énième rapport de 4 000 pages accablantes (dont 137 dont l’AFP a pu obtenir la primeur) : quoiqu’il arrive, quoique nous fassions, il est déjà trop tard. En 2050, et ce quelque soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici là, il n’y a déjà plus de retour possible.
Phénomènes liés au dérèglement climatique, pénurie d’eau, baisse de la productivité alimentaire, malnutrition, exodes, etc. D’après les experts climat internationaux de l’ONU, même si le réchauffement global se limitait à 1,5°C ou 2°C (comme lors de l’engagement pris pendant l’accord de Paris en 2015) les conséquences seront « graves pendant des siècles et parfois irréversibles ».
De plus, ce seuil à ne pas dépasser a déjà 40 % de chances d’être atteint dès 2025… Quoiqu’il en soit, les scientifiques sont clairs : « Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et petits-enfants bien plus que sur la nôtre ».
« Même à 1,5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter », souligne le rapport citant les récifs coralliens, par exemple, dont dépendent, pour leur survie, un demi-milliard d’humains.
D’ici 2050, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires seront sous-nourris, une personne sur deux manquera d’eau en 2030 et 130 millions de personnes vivront dans une extrême pauvreté d’ici une dizaine d’années. La Banque mondiale estime qu’environ 140 millions de réfugiés climatiques se déplaceront dans les trente prochaines années.
Et les scientifiques de conclure : « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité de ne le peut pas ».
« Le monde fait face à des défis entremêlés complexes. (…) A moins de les affronter en même temps, nous n’allons en relever aucun », estime Nicholas Stern, spécialiste de l’économie du climat.
Il n’y a pas de remède miracle : la Terre telle que nous la connaissons, ne pourrait s’en remettre que si nous changions enfin nos habitudes de manière drastique et imminente.
« Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institution et gouvernement », explique le rapport, avant de conclure : « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation ».