Plan « 1 jeune, 1 solution » : quels résultats un an après ?

  • Publié le: jeudi 22 juillet 2021

Les jeunes sont les premiers impactés par la crise économique. Pour leur venir en aide, le gouvernement a lancé l’été dernier le plan de soutien “1 jeune, 1 solution”. Just Eat, France Biotech, SFAM, Sanofi… en recrutant et en formant en alternance, les entreprises ont répondu présentes. Un an plus tard, l’heure est à l’évaluation.

 

Les jeunes, premières victimes de la crise économique

 

Publiée le 15 juin dernier, la 29ème enquête annuelle sur l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, dirigée par la Conférence des grandes écoles (CGE) dévoile des résultats mitigés : entre décembre 2020 et mars 2021, le taux net d’emploi des jeunes à moins de six mois de leur diplôme chute de -9% pour atteindre 79,1%. La raison ? Un contexte sanitaire et économique défavorable, en particulier pour les ingénieurs (-10,1 points). “Le recul constaté dans cette enquête est à mettre en relation avec le ralentissement temporaire de l’activité économique et l’incertitude dans laquelle se trouvaient les entreprises du fait de la crise sanitaire”, explique Nicolas Glady, président de la Commission aval de la CGE et directeur de Télécom Paris.

Pour expliquer cette régression, l’étude met en avant le peu d’offres d’emploi (selon 73,9% des répondants) et le manque d’expérience professionnelle des diplômés (62,4%), et face à ces difficultés d’insertion, l’enquête révèle également que 9,9% des jeunes ont fait le choix de poursuivre leurs études en 2021 (contre 8,2% l’année précédente), et 3,5% des diplômés sont créateurs ou repreneurs, soit 0,8 points supplémentaires en un an.

Des bonnes nouvelles sortent tout de même du lot : la plupart des diplômés de 2020 (77,1%) ont été embauchés en CDI et plus des trois quarts (77,7%) d’entre eux ont trouvé un emploi moins de deux mois après la fin de leurs études. Mieux encore, les diplômés issus de l’apprentissage sont plus nombreux à être embauchés moins de six mois après l’obtention de leur certificat (81,7% contre 79,1% pour l’ensemble des diplômés de la promotion 2020). Raison pour laquelle l’apprentissage fait d’ailleurs partie, entre autres, des mesures phares plébiscitées par le gouvernement pour aider les jeunes.

 

Le plan “1 jeune, 1 solution” fête son anniversaire

 

Un an après le lancement du plan gouvernemental, le bilan global est positif selon Elisabeth Borne, qui estime qu’il a “porté ses fruits” auprès de 2 millions de jeunes. Pour trouver un emploi, une formation, une mission de service civique ou un accompagnement individualisé, ce programme a permis à 1,8 millions de jeunes de moins de 26 ans d’être recrutés en CDI ou CDD de plus de trois mois entre août 2020 et mai 2021.

Aujourd’hui, 10 000 entreprises ont répondu à l’appel du gouvernement, déposant 350 000 offres en ligne. La société Just Eat par exemple, a recruté plus de 2 000 livreurs salariés en CDI répartis sur 10 villes françaises. La plateforme a également fait part de son souhait de soutenir l’emploi des moins de 26 ans : “la crise actuelle que nous traversons a creusé les inégalités et a fortement précarisé les jeunes. En s’engageant avec le dispositif 1 jeune, 1 solution, nous contribuons à notre niveau à quelque peu aider cette population, en proposant un premier emploi en CDI, à temps plein ou partiel”, explique Méleyne Rabot, directrice générale de Just Eat en France. L’entreprise prévoit de recruter plus de 3 000 jeunes d’ici la fin de l’année.

De son côté, France Biotech s’est associé au Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises le 9 juillet dernier, pour permettre à la “Coalition Urgence Étudiants HealthTech” de rejoindre la plateforme gouvernementale. “Nous sommes ravis de nous mobiliser aux côtés des pouvoirs publics pour ainsi offrir aux étudiants de notre filière les meilleures conditions d’apprentissage et d’emploi pour qu’ils puissent rejoindre la dynamique HealthTech qui s’annonce forte ces dix prochaines années”, déclarait Franck Mouthon, Président de France Biotech. “Aujourd’hui, la plateforme 1jeune1solution.gouv.fr propose aux jeunes plus de 300 000 offres d’emplois, 20 000 stages et 50 000 jobs d’été. Avec ce partenariat, nous mettons nos forces en commun pour le plus grand bénéfice de la jeunesse”, concluait Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises.

 

L’alternance, un passeport pour l’emploi

 

« Les primes exceptionnelles accordées aux entreprises accueillant un alternant ont également facilité la signature de contrats d’apprentissage. Près de 526 000 apprentis ont trouvé leur entreprise d’accueil en 2020 », se félicite Elisabeth Borne. Si « l’apprentissage progresse partout », il est « particulièrement dynamique sur les grandes entreprises et les hauts niveaux de diplôme », précise Benjamin Nefussi, directeur adjoint à la Dares. Les Bac+3 ou plus représentent 35% des entrées en apprentissage, contre 26% en 2019 et 21% en 2018. Côté métiers, ce sont les activités de conseil, publicité, services juridiques et comptables qui contribuent le plus (+ 85%) à la hausse de l’apprentissage. Viennent ensuite le commerce (+ 58%) et la construction (+ 18%).

L’essor des contrats d’apprentissage ne cesse de se vérifier chez les employeurs. Après avoir lancé un programme de formation en alternance en 2017, SFAM Group, spécialisé dans l’assurance pour la téléphonie, le multimédia et les objets connectés, propose actuellement deux diplômes sous cette modalité : BTS négociation et digitalisation de la relation client et Bachelor commercial ou Bachelor responsable du développement commercial et marketing.

Le groupe, qui s’attache à soutenir l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi, a une idée claire des compétences et des valeurs qu’il encourage. « Au-delà des compétences métiers, nous recherchons aussi des personnalités : des profils disposant d’un grand sens du service, un excellent relationnel, une grande capacité d’écoute, un esprit d’équipe prononcé et du savoir-être », explique Christine Lemaire, DRH de SFAM Group.

Même enthousiasme du côté de Sanofi, qui souhaite recruter 1 600 jeunes en alternance et en stage pour la rentrée de septembre, dont 10 % issus des quartiers prioritaires des villes (QPV). « Les alternants nous apportent une vraie richesse, une autre vision des problématiques, une créativité, une jeunesse, une fraîcheur. Ils cassent les barrières. Ils nous sont très précieux », confie Nicolas Pouchin, responsable de la politique jeunes aux Ressources humaines de Sanofi. Les exemples sont nombreux, mais devront continuer à se multiplier pour pérenniser l’insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail.

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