L’industrie alimentaire s’engage à recycler le plastique de ses produits. Une avancée primordiale dans la lutte contre la pollution au plastique quand on sait que ces emballages ne sont quasiment jamais recyclés.
Pots de yaourts, barquettes usagées : même triés, ils ne sont pour ainsi dire, jamais recyclés (3 à 4 % seulement, selon le ministère de la Transition écologique). Énormément finissent leurs course dans les océans.
Afin de remédier à ce fléau planétaire, plusieurs industriels alimentaires se sont engagés, ce mercredi 16 juin 2021, sous la pression du gouvernement, dans le cadre de la loi Climat en discussion au Sénat et de la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire), à créer une filière de recyclage pour ces emballage 100 % opérationnelle en France, d’ici 2025.
Le but : réutiliser les centaines de milliers de tonnes d’emballages en plastique à usage unique jetés chaque année, destinés à l’enfouissement, à l’incinération ou aux décharges à ciel ouvert. Selon le ministère de la Transition écologique : « ce sont, au total, 2,2 millions de tonnes d’emballages en plastique ménager, industriels ou commerciaux qui sont mis sur le marché en France, le polystyrène représentant à lui seul plus de 350 000 tonnes par an, soit 7 % des matériaux utilisés tous secteurs confondus ».
Côté industriel il est plutôt question d’un « gisement » de « 100 000 tonnes » par an à recycler. Si le projet ne semble pas viable d’ici la fin 2021, les industriels ont tout de même promis de s’engager dès que possible dans leur recyclage.
Trois projets de recyclage chimique sont actuellement développés en France. Ce procédé permet la décomposition du plastique jusqu’à la cellule de base, le monomère, puis le ré-assemblage pour finalement fabriquer de nouveaux polymères.
Michelin, avec son partenaire Pyrowaven prévoit d’ici la fin 2023, le lancement d’une opération pilote d’une unité industrielle à part entière. Ineos Styrolution et Trinseo (au Royaume-Uni) doivent mettre en service une usine de ce type à Wingles (Hauts-de-France) entre 2023 et 2025. Enfin, l’unité de recyclage chimique de Total (à Grandpuits) voudrait intégrer « jusqu’à 20 % de polystyrène recyclé en 2023 », selon un communiqué.
Chacune de ces trois usines devrait permettre de recycler entre 10 000 et 15 000 tonnes par an. D’où la nécessité de créer rapidement d’autres unités.