La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé jeudi 14 novembre 2019 qu’elle cesserait dès 2022 de financer les projets liés aux énergies fossiles. Une décision « historique », selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie français, et « un bond de géant », selon Werner Hoyer, président de la BEI.
La BEI, basée à Luxembourg, a voté jeudi dernier une nouvelle politique d’investissement :
« Nous allons arrêter de financer les énergies fossiles et nous allons lancer la plus ambitieuse stratégie d’investissements pour le climat de toutes les institutions financières publiques dans le monde », a déclaré Werner Hoyer dans un communiqué. Annoncée en juillet dernier, cette mesure avait fait débat au sein du conseil d’administration.
Le rôle du gaz dans la transition énergétique a été au centre des discussions au sein de la Commission européenne. Néanmoins, elle a soutenu le projet de la BEI, soulignant, dans un communiqué, se satisfaire qu’un « arrangement transitoire pour l’abandon progressif des projets gaziers, y compris les projets vitaux d’interconnexion et de stockage de gaz, les projets dits d’intérêt commun ».
La BEI a par ailleurs annoncé vouloir débloquer 1 000 milliards d’euros d’investissements pour la question climatique et le développement durable. D’ici 2025, la moitié de cet investissement devrait être dédiée à des projets environnementaux.
Ursula von der Leyen, qui deviendra présidente de la Commission européenne le 22 novembre 2019, a déclaré souloir faire de la BEI une « banque du climat ». Le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire, s’est quant à lui félicité de la mesure en cours : « Cette décision confirme que l’UE se dote de moyens financiers à la hauteur de ses ambitions climatiques et doit créer une dynamique au niveau mondial ». Précisant que la France serait « prête à augmenter sa participation au capital pour servir cette ambition ».
Plusieurs ONG ont exprimées leur satisfaction à l’annonce de cette mesure d’urgence. « La décision d’aujourd’hui est une victoire importante pour le mouvement climatique. Enfin, la plus grande banque publique du monde s’est pliée à la pression du public et a reconnu que le financement de tous les combustibles fossiles doit cesser », a déclaré Colin Roche, de Friends of the Earth. Appelant toutes les autres banques publiques et privées à suivre le mouvement expressément.
D’autres ONG de défense de l’environnement ont déploré que ce type de mesure commence seulement à être mise en place, alors que la question climatique est connue depuis des années.