Après une année particulièrement difficile pour l’agroalimentaire, le groupe Carrefour lance un système de blockchain pour suivre ses poulets. Il souhaite par ce biais regagner la confiance de ses clients.
Le 6 mars, Carrefour lançait la première blockchain alimentaire en Europe. Appliquée pour l’instant à la seule filière avicole, elle devrait ensuite s’étendre à d’autres filières animales et végétales comme le fromage (Rocamadour pour débuter), le lait, les œufs élevés en plein air, les oranges, les tomates à partir de juin, le saumon de Norvège et d’Ecosse et le steak haché.
Travailler en transparence avec le consommateur
Les poulets d’Auvergne issus de la « filière qualité Carrefour » se verront apposer un QR code que le client pourra scanner. Y seront collectées les informations sur le poulet concerné, à savoir le lieu et le mode d’élevage, le nom de l’éleveur, le type d’alimentation reçue, les éventuels labels et le lieu d’abattage. A cela s’ajoute une vidéo tournée par l’éleveur.
Grâce à ces informations, Carrefour souhaite montrer sa transparence.
Dans un entretien accordé à Novethic, Hervé Gornichon, directeur qualité chez Carrefour a indiqué « Ce que l’on veut, c’est de la transparence. Les éléments de traçabilité, nous les avions déjà. Mais nous ne savions pas comment les transmettre aux consommateurs. La blockchain, par sa fiabilité, son inviolabilité et sa transparence, nous a paru la meilleure solution ».
Pour Carrefour l’enjeu est crucial. Les derniers scandales du secteur (Lactalis et œufs contaminés) ont ébranlé la confiance du consommateur. La blockchain permet de sécuriser les chaines d’approvisionnement, car toute modification des enregistrements sera visible.
Généraliser le système de la blockchain d’ici 2020
Mais alors pourquoi instaurer un système complexe comme la blockchain sur une chaine d’approvisionnement finalement assez courte ? Hervé Gornichon précise, toujours auprès de Novethic que « On a commencé par des filières pour lesquelles nous avions toutes les données. À terme, l’ambition est de déployer la blockchain sur la majorité de ses filières qualité Carrefour, à savoir une centaine ».
L’utilisation de la blockchain, si elle est généralisée pourrait parvenir à bout des crises sanitaires puisqu’aucune modification et ou falsification des données ne sera rendue possible.