L’empire du greenwashing : tel est le regard que portent les étudiants et jeunes diplômés de grandes écoles sur les démarches RSE des grandes entreprises. Alors que ces jeunes à fort potentiel accordent une importance croissance à l’engagement social et environnemental, ils placent les grandes entreprises à la dernière position de la sincérité en la matière, loin derrière les ONG, les start-ups et les citoyens.
Le dernier baromètre « Talents : ce qu’ils attendent de leur emplois » édition 2020 est une véritable gifle pour les démarches RSE des grandes entreprises. Ce sondage piloté par Ipsos pour le Boston consulting group (BCG) et la Conférence des écoles a interrogé 4 112 étudiants et 2 083 diplômés des 187 établissements les plus prisés des entreprises – un échantillon vraiment large.
Les jeunes croient dans la RSE, mais pas dans les grandes entreprises !
Et les résultats sont édifiants. La majorité des étudiants ou diplômés estiment que l’engagement social et environnemental est une donnée clé dans le choix de leur futur employeur. Et, en la matière, ils ne font aucune confiance aux grandes entreprises.
Près des trois-quarts des étudiants et 65% des diplômés estiment ainsi que les entreprises n’ont pas d’engagement RSE, alors même qu’ils considèrent qu’elles devraient être en première ligne en la matière. Pire : même quand les entreprises adoptent une démarche de responsabilité sociale et environnementale, plus d’un sondé sur six estiment qu’elles le font par opportunisme, presque autant par obligation légale. Et une infime minorité (8%) estiment qu’elles le font par conviction.
Faire bouger les lignes de l’intérieur, une voie pour les jeunes étudiants et diplômés ?
En revanche, les sondés sont globalement convaincus des engagements RSE des ONG / associations, des start-ups et de l’entreprenariat. Mieux : ils ont la volonté de faire bouger les lignes de l’intérieur. Non seulement 90% des jeunes étudiants et diplômés se disent prêts à s’engager au sein de leur entreprise, mais 58% des étudiants pensent qu’intégrer une entreprise sans démarche RSE ou adepte du greenwashing est une excellente solution pour les faire évoluer. Une courte majorité des diplômés optent plutôt pour refuser de travailler dans une entreprise de ce type.
Dans le même ordre d’idée, 70% des sondés aimeraient travailler ou faire un stage dans l’économie sociale et solidaire (ESS) – une tendance en forte hausse –, et accepteraient même pour cela un salaire 11% plus faible en moyenne. Parmi les secteurs privilégiés de ces jeunes des grandes écoles, l’environnement continue de progresser : 76% des sondés veulent y travailler, suivi par l’énergie (62%) et le conseil (55%), qui remplace l’automobile à la troisième place.
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