Dans une lettre ouverte mise en ligne lundi 8 février 2021 et destinée au Président de la République et aux Parlementaires, 110 organisations de la société civile dénoncent le « manque d’ambition » du projet de loi « Climat et Résilience ».
Ce mercredi 10 février 2021 aura lieu en Conseil des ministres, la présentation du projet de loi Climat et Résilience, composée des propositions issues la CCC (Convention citoyenne pour le climat). Avant qu’elle n’ait lieu, une centaine d’associations de défense de l’environnement ou de lutte contre la pauvreté ont interpellé Emmanuel Macron et son gouvernement. Selon elles, ce projet de loi manque de « souffle ».
Pourtant, le gouvernement affirme en réponse le projet de loi comporte bien la moitié des 149 propositions de la CCC, qui s’inscrive dans l’objectif de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici 2030 par rapport à 1990.
Remontrances
« Alors que les propositions des citoyens devaient être retranscrites dans la loi, force est de constater que le compte n’y est pas », estiment ces organisations. Parmi elles, GreenPeace, Agir pour l’environnement, WWF, la Fondation de Nicolas Hulot, et celle de l’Abbé Pierre, mais aussi ATD Quart-Monde, ou encore Attac, UFC-Que Choisir et la Confédération paysanne.
« Monsieur le président de la République, en amenuisant de la sorte l’ambition des mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat, vous privez notre pays d’un formidable potentiel de sortie de crises, climatique, sanitaire, économique et sociale », soulignent-elles.
« Les bénéfices attendus des mesures proposées par les 150 citoyennes et citoyens sont pourtant nombreux : moins de personnes vivant dans des passoires énergétiques, une pollution de l’air réduite, une alimentation plus saine et accessible à tous, une offre de mobilité moins émettrice et plus inclusive, davantage d’emplois dans les secteurs clés de la transition écologique, etc. ».
L’espoir d’un « nouveau souffle »
Selon les organisateurs, le texte adopte davantage un ton « d’encouragement » à changer de pratiques, là où une intervention plus contraignantes des pouvoirs publics devient nécessaire et primordiale.
Ce rappel à l’ordre est justifié par les déceptions des associations face à un gouvernement engagé dans la parole, mais dont les actes ne suivent pas ou peu. « Alors que le débat parlementaire va débuter, nos organisations attendent de votre gouvernement et des représentants et représentantes de notre nation qu’ils redonnent vie à l’ambition initiale de ce projet de loi. »
En conclusion, la lettre demande au président de la République de ne pas priver le pays « d’un nouveau souffle dont il a plus que jamais besoin ». Cette lettre ouverte survient dans un contexte où, via « l’Affaire du Siècle », la justice vient de reconnaître la « faute » commise par l’État Français qui n’a pas respecté ses engagements climatiques.
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