Le nouveau rapport du Giec très alarmant

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  • Publié le: mardi 10 août 2021

Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), mandaté par l’ONU, a dévoilé ce lundi 9 août 2021 son nouveau rapport sur le climat. Ce premier volet sur trois (les deux restants paraîtront courant 2022), est le sixième rapport d’évaluation (le dernier date de 2014) qui liste de façon détaillée tous les changements climatiques mondiaux. Et les chiffres se sont nettement affolés en 7 ans. De quoi avoir froid dans le dos… Ou plutôt de quoi avoir chaud.

 

A trois mois d’une COP26 cruciale (les Etats doivent y présenter des engagements précis pour tenir leurs objectifs climatique) qui se tiendra cette année, à Glasgow, du 1er au 12 novembre 2021, le Giec a publié son fameux rapport très attendu.

Après trois années de travail acharné passées à analyser plus de 14 000 références scientifiques, les 264 auteurs issus de 66 pays différents ont finalement rendu les quarante premières pages de leur rapport d’évaluation aux 195 gouvernements membres du Giec, qui ont approuvés chaque mot de ce résumé « des grands décideurs ».

Conclusion peu joyeuse: le dérèglement climatique s’est généralisé, il est plus rapide, ne cesse de s’intensifier, et l’activité humaine en est la première (sinon l’unique) responsable.

 

Des chiffres affolants

 

Entre 1901 et 2018, le niveau des mers a ainsi augmenté de 20 centimètres « plus vite que lors de n’importe quel autre siècle depuis au moins 3 000 ans » selon le rapport. De l’autre côté sur la carte maritime, en Arctique, à cause de la fonte, le niveau de la glace est au plus bas depuis 1850.

La concentration de CO2 dans l’atmosphère « a continué d’augmenter ». En 2019, elle a atteint son plus haut niveau « depuis au moins 2 millions d’années ». Pour rappel, l’objectif de l’Accord de Paris est de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif qui permettrait d’éviter les dommages les plus dramatiques.

Mais le Giec a dû réévaluer cet écart à la hausse depuis son dernier rapport, compte tenu de l’accélération affolante des températures depuis 2014. Selon les calculs des scientifiques, si les émissions s’avèrent plus hautes que prévues (scénario parfaitement crédible), d’ici la fin du siècle la température pourrait avoir augmenté de 3,3°C à 5,7°C (par rapport à la période pré-industrielle). Or, selon eux : « La dernière fois que la température globale a été de +2,5°C par rapport aux niveau de 1850 à 1900, c’était il y a 3 millions d’années ».

Pour le président de la COP26, Alok Sharma, ce rapport est « l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique ».

 

A l’origine : NOUS !

 

C’est « sans équivoque ». Selon le rapport du Giec qui se base sur « de nouvelles méthodes et analyses », « c’est indiscutable, c’est un fait établi, les activités humaines sont à l’origine du changement climatique ».

Du bouleversement dans le schéma actuel des précipitations jusqu’aux modifications dans la salinité des eaux océaniques proches de la surface, en passant par la fonte de la banquise en Arctique, le recul des glaciers de puis les années 1990 ou le réchauffement de la la couche supérieure des océans (de 0 à 700m) : « les activités humaines affectent toutes les composantes du système climatique, certaines d’entre elles réagissent pendant des décennies et des siècles », peut-on lire dans le rapport.

Vagues de chaleur, inondations, sécheresses, incendies, cyclones tropicaux… Le monde entier est concerné par ces catastrophes naturelles, qui ont déjà sévi ces dernières années, et plus encore ces dernières semaines en Europe… Et il faudra s’y habituer. Plus fréquentes et plus intenses, certaines, seront même « irréversibles pour des siècles, voire des millénaires ».

« Certains évènements récents, typiquement comme les vagues de chaleur en juin 2019 en France, auraient été très improbables sans l’influence de l’homme sur le climat » précise Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et co-présidente du groupe 1 du Giec depuis 2015. Sans action rapide, cette tendance devrait continuer de se renforcer, puisque d’après le rapport, la fréquence des événements climatiques extrême devrait augmenter de 7 % à chaque degré supplémentaire.

 

Des solutions, petite lueur d’espoir ?

 

Si les impacts sur la planète, liés aux changements climatiques semblent irréversibles, pour les glaciers par exemple, condamnés à disparaître, quelques solutions existent tout de même pour ralentir la donne. Elles seront davantage approfondies dans le deuxième volet du rapport (à paraître début 2022), mais les experts ont tout de même tenu à déjà pointer du doigt les urgences absolues.

Selon eux, le plus important est de réduire rapidement les émissions et CO2 et d’atteindre, coûte que coûte, la neutralité carbone : « Si l’on réduisait fortement, rapidement et durablement les émissions de gaz à effet de serre, on en verrait les bénéfices dans 10 ou 20 ans » explique Valérie Masson-Delmotte.

En plus du CO2, les émissions de méthane sont elles aussi à réduire considérablement. Le méthane présente l’inconvénient d’être un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2 (et dont l’importance dans le réchauffement climatique avait été sous-estimé par les précédents rapports du Giec), mais sa concentration dans l’atmosphère baisse nettement plus vite. Si bien que des réductions substantielles et immédiates des émissions de méthane restreindraient rapidement la hausse des températures et la qualité de l’air serait ainsi fortement améliorée.

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