Après plus de deux ans de bataille judiciaire, le Sri Lanka a commencé a renvoyer au Royaume-Uni 242 conteneurs de déchets dangereux, notamment médicaux, arrivés illégalement dans le pays.
Il aura fallu deux ans. Deux années de bataille judiciaire entre le Sri Lanka et le Royaume-Uni pour que finalement, vendredi 30 octobre 2020, 20 premiers conteneurs de déchets biomédicaux, dont certains provenant de morgues, soient chargés, à Colombo, sur le porte-conteneur MV Texas Triumph, direction la Grande-Bretagne.
« 65 autres conteneurs seront par ailleurs chargés d’ici une semaine », a indiqué Sunil Jayaratne, un porte-parole des douanes avant de préciser que « le reste sera envoyé dès qu’un autre bateau sera disponible ».
La guerre des poubelles
Saisi par l’organisation militante Centre for Environmental (CEJ), un tribunal avait ordonné le 14 septembre 2020 le renvoi de ces conteneurs de déchets au Royaume-Uni. La cour d’appel avait également ordonné des poursuites judiciaires contre l’importateur local qui avait fait venir ces déchets entre septembre 2017 et janvier 2018.
Ce sont les odeurs des conteneurs abandonnés au port de Colombo et sur une zone franche voisine, qui avaient alertées les autorités locales. Provenant d’hôpitaux, de morgues et comprenant des bandages, chiffons et des parties de corps humains, ils étaient, selon l’importateur, destinés à être recyclés.
D’après la douane, les conteneurs, qui comprenaient aussi beaucoup de déchets plastique, avaient été introduits illégalement sur le territoire sri lankais, contre les réglementations locales et internationales.
L’Asie, ce continent poubelle des pays occidentaux
Lassés d’être la décharge mondiale des pays occidentaux, plusieurs pays d’Asie (dont les Philippines, l’Indonésie et la Malaisie) ont renvoyé, au cours des deux dernières années, des conteneurs de déchets vers leur pays d’origine. A l’été 2019, l’Indonésie a ainsi renvoyé en France des conteneurs renfermant des déchets plastiques et autres matériaux dangereux, en raison d’une violation des règles d’importation.
« Les déchets qu’on envoie sont ceux qui coûtent cher à recycler chez nous et qui n’auraient pas beaucoup de valeur une fois traités, donc on les envoie ailleurs » avait expliqué Thibault Turchet, responsable des affaires juridiques et réglementaires chez Zero Waste France. Des raisons économiques qui ne suffisent plus à considérer les pays du continent asiatique comme la poubelle du reste du monde.
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