Pour protéger l’environnement, dont l’espace marin, les îles des Palaos ont finalement interdit certaines crèmes solaires. L’archipel devient ainsi le premier pays au monde à prendre cette mesure radicale. Les produits chimiques contenus dans ces tubes menacent en effet, irrémédiablement, les coraux et la biodiversité.
L’archipel des Palaos, situé dans le Pacifique entre l’Australie et le Japon, a interdit ce mercredi 1er janvier 2020 les crèmes solaires. Ces dernières sont en effet chargées en produits toxiques, notamment à cause de l’oxybenzone et du méthoxycinnamate d’éthylhexyle : ces deux substances se diffusent en effet au contact de l’eau, même en petite quantité, et menaçant les coraux.
Or plus de 3 500 produits solaires sont composés de ces deux ingrédients et commercialisés dans le monde entier. « Nous devons vivre et respecter l’environnement parce qu’il est le berceau de la vie », a expliqué Tommy Remengesau, président des Palaos. « Sans lui, personne à Palau ne pourra survivre ».
Le tourisme : fléau pour les coraux
La concentration touristique sur ces îles a un impact direct sur la biodiversité : même utilisées en petites doses, les composants chimiques des différentes crèmes solaires endommagent sérieusement les coraux. Du moins, suffisamment pour avoir été interdites par le gouvernement.
Cette interdiction de vendre ou d’utiliser de la crème solaire est assortie d’une amende de 1 000 dollars. « Cela nous est égal d’être le premier pays à interdire ces produits chimiques. Avec une meilleure éducation et prise de conscience, d’autres gouvernements auront suffisamment confiance pour prendre les mesures nécessaires » a confié le président.
La pêche commerciale interdite
Par ailleurs, la zone de protection du sanctuaire marin a été élargi : 80% de la zone économique exclusive maritime et de pêche ont été fermés. La pêche commerciale est donc interdite sur plus de 500 000 km2 d’océan. Toute flotte étrangère devra par ailleurs s’affranchir d’une taxe d’exportation, afin de protéger l’espace marin mais aussi les petits pêcheurs locaux.
Personnalité d’une grande sagesse, Tommy Remengesau a déclaré qu’il fallait laisser l’océan « panser ses plaies ». En 2017, cet archipel avait déjà imposé à chaque visiteur qui entrait sur les îles de signer un serment de bon comportement envers l’environnement.
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