L’Allemagne a finalement accepté de valider l’interdiction de vente des voitures thermiques en 2035 dans l’Union européenne, permettant l’adoption de cette mesure-phare par le Conseil européenne, le 28 mars 2023.
Un détour inattendu a finalement été nécessaire, mais les Vingt-Sept vont bel et bien dire adieu aux voitures thermiques à horizon 2035. Au terme d’une ultime concession à l’Allemagne, Berlin a accepté de se ranger à la majorité, et a permis l’adoption de la mesure, ce 28 mars 2023 par le Conseil européen des ministres de l’énergie des Vingt-Sept.
A partir de 2035, toutes les voitures neuves autorisées à la vente dans l’Union européenne ne devront émettre aucun CO2. Cela exclue donc les véhicules essence, diesel, et hybrides. Des carburants alternatifs ou l’hydrogène restent théoriquement possibles, mais, pour les voitures individuelles, tout porte à penser que l’électrique va s’imposer, étant (malgré ses défauts) la meilleure technologie disponible en terme de maturité et d’impact carbone.
Cette mesure s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne pour 2050, et est emblématique du dernier paquet climat, en négociation depuis l’année dernière. Au final, seule la Pologne a voté contre, l’Italie, la Bulgarie et la Roumanie se sont abstenues et l’Allemagne a voté pour, permettant d’atteindre la majorité qualifiée nécessaire à l’adoption de la mesure.
Tous les observateurs s’attendaient d’ailleurs à une validation plus rapide, dès le début du mois de mars : la mesure avait été acceptée par le Conseil européen, puis votée par les eurodéputés mi-février 2023, son vote ne semblait qu’une formalité. Mais l’Allemagne a étonné tous ses partenaires, début mars 2023, par un volte-face rare à ce niveau des négociations.
Probablement sous pression de ses constructeurs automobiles haut de gamme, Berlin réclamait une proposition de la Commission européenne ouvrant la voie aux carburants de synthèse. Défendue aussi par les constructeurs italiens, cette technologie permet de fabriquer du carburant à partir de CO2 capté dans des activités industrielles.
Pour l’heure à l’état expérimental, coûteuse et probablement polluante et énergivore, cette technologie ne pourrait concerner au mieux qu’une faible part des voitures en circulation, les seules dont les possesseurs auraient les moyens de payer cette essence se synthèse à prix d’or.
Au final, la Commission a accepté de travailler à une proposition séparée sur le sujet, qui devrait être présentée à l’automne 2024, permettant l’adoption du texte sans modification. « Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », s’est félicité le ministre allemand des Transports Volker Wissing.