La précarité étudiante reste un enjeu majeur pour les universités françaises qui tentent de trouver des solutions. L’université de Nanterre, en Île-de-France, a décidé de monter un projet d’économie sociale et solidaire afin de proposer une épicerie sociale aux étudiants qui en ont besoin.
C’est un projet original à plus d’un titre. L’épicerie sociale de l’université de Nanterre doit ouvrir ses portes le 10 avril prochain, mais son histoire a commencé il y a déjà plusieurs mois. Les chiffres exposés par l’enquête 2016 de l’Observatoire national de la vie étudiante ne sont pas étrangers à ce projet : ils ont mis à jour une réalité que les autorités de l’université soupçonnaient déjà. En France, 36% des étudiants d’origine sociale populaire déclarent ne pas avoir assez d’argent pour couvrir leurs besoins ; 23% des étudiants avouent même rencontrer des difficultés financières importantes ou très importantes.
Pour répondre au problème, l’université de Nanterre a décidé de lancer un projet d’aide : une épicerie sociale à destination de ses étudiants les plus modestes. Un projet doublement original puisque ce sont des étudiants qui vont le faire vivre. Le projet est ainsi géré par huit étudiantes inscrites à l’université de Nanterre, en licence professionnelle de gestion des organisations de l’Economie Sociale et Solidaire. Un local de 20 m² a été aménagé dans l’un des bâtiments de l’université. Outre l’épicerie sociale, le local prévoit aussi un espace qui servira de lieu de rencontre pour privilégier le contact, et qui sera animé par les étudiantes. La Banque Alimentaire fournira les produits de l’épicerie, mais ce seront les étudiantes qui auront la charge de la faire vivre. En septembre prochain, de nouveaux étudiants reprendront le flambeau de cette initiative.