Les dessous du commerce de la fourrure

  • Publié le: jeudi 30 novembre 2017

Ca y est les températures négatives arrivent et certains vont en profiter pour sortir leur plus « belles » fourrures et se sentir bien au chaud, emmitouflés dans toute cette douceur… Cependant, comme le rappelle la Fondation 30 Millions d’Amis, l’envers du décor est loin d’être rose.

Savoir bien déchiffrer les étiquettes

 Contrairement aux croyances, la majorité de la fourrure se trouve dans les garnitures, les cols ou encore les capuches.  De plus, les marques utilisent des astuces pour que la composition du vêtement soit la moins compréhensible possible. L’anglais est souvent utilisé, et les marques ont peu de scrupules à mentir sur l’origine de l’animal. Isabelle Goetz, chargée de campagne au sein de l’association Peta le confirme « Par exemple, quand il est écrit « raton laveur », « racoon » ou « racoon dog », il s’agit généralement du chien viverrin, un canidé élevé et consommé en Chine. Il a été rebaptisé car les gens refuseraient d’acheter un vêtement avec de la fourrure de chien.

Pour rappel, quel que soit le lieu de vente, sur internet ou en boutique, les fabricants et les vendeurs ont l’obligation d’indiquer la nature des différentes matières qui constituent les articles en rayon. L’étiquetage des vêtements comportant de la fourrure animale doit ainsi comporter des mentions légales très précises qui doivent figurer en français, en caractères identiques et de même couleur, nettement apparents et lisibles.

Pour duper le consommateur, le mot « fourrure » est même parfois remplacé par le mot « RAC » qui signifierait « racoon », une abréviation obscure dont il faut se méfier.

Éplucher les étiquettes est donc révélateur mais n’empêche pas toujours d’acheter de la vraie fourrure. En effet, un reportage de la chaîne télévisée anglaise Sky News a montré que certaines marques proposaient de la vraie fourrure à la vente en jurant qu’il s’agissait de fausse fourrure.

Une réalité sordide dans les élevages

 Chaque année, ce sont plus de 56 millions d’animaux qui sont élevés puis tués pour leur fourrure. Les élevages seraient « de plus en plus cachés, afin de dissimuler la souffrance des animaux » explique Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice.

Gazage, électrocution anale, épilation à vif… autant de techniques d’abatage monstrueuses dont le but est de préserver la beauté du pelage. « Les conditions de détentions sont abominables » confirme Arnauld Lhomme, responsable des enquêtes à la Fondation 30 millions d’amis.

 On pourrait croire que la France n’est pas complice de ces horreurs mais nous avons sur notre territoire des lieux d’expérimentations plus que douteux. L’INRA, l’Institut National de la Recherche Agronomique, s’est lancé dans « la manipulation génétique financée par la Recherche, et donc par l’État français » comme le souligne Arnauld Lhomme, pour créer l’espèce appelée Orylag, des lapins au pelage doux.

En Chine, d’où vient 90 % de la production d’angora, on retrouve les mêmes pratiques. Les femelles lapines sont maintenues accrochées puis épilées à vif plusieurs fois par an. Les conditions de détention sont ignobles : clapiers minuscules, plaies béantes non soignées…

En Finlande, des renards sont gavés dans des fermes pour leur fourrure. Confinés dans de petites cages, ils peinent à se déplacer à cause de leur poids et leurs yeux sont gorgés de sang. L’association finlandaise Oikeutta eläimille qui a révélé ce scandale, explique qu’un renard pèse en moyenne 3,5 kilos. Or, ceux de ces fermes pèseraient… plus de 19 kilos, soit plus de cinq fois le poids normal !

La Fondation 30 millions d’amis se bat contre cet odieux commerce de la fourrure et lance une pétition destinée à la Commission Européenne pour la fermeture des fermes à fourrure en Europe et en faveur d’un étiquetage détaillé pour tous les produits en fourrure importés. Près de 270.000 signatures ont déjà été recueillies !

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