Face aux défis de préservation de la planète et de la biodiversité ainsi qu’aux inégalités, le gouvernement et la société civile se mobilisent pour réaliser les objectifs de développement durable de l’ONU. Des engagements concrets pour améliorer l’état du monde à l’horizon 2030.
En septembre 2015, les 193 États membres de l’ONU (Organisation des nations unies) ont adopté un programme commun de développement durable baptisé Agenda 2030. Ensemble, ils ont défini 17 priorités pour contribuer à un développement économique et social respectueux de la planète et de tous ses habitants. Ces objectifs de développement durables (ODD) touchent évidemment à des domaines très variés comme le climat, la biodiversité, l’énergie, l’eau, la pauvreté, l’éducation, l’égalité des genres, la prospérité économique ou encore la paix. Ils prennent la forme d’injonctions simples, comme d’éliminer la pauvreté partout dans le monde, d’assurer la sécurité alimentaire ou de donner aux individus les moyens de mener une vie saine, pour ne citer que les trois premiers ODD. Chaque objectif comprend lui-même près d’une dizaines de cibles afin de « dessiner une feuille de route détaillée et couvrant pratiquement toutes les questions de société », selon l’Agenda 2030.
Un tantinet béate en apparence, cette profession de foi au chevet de la planète, de la biodiversité et de l’humain est en réalité prise très au sérieux par les États. Début juillet, lors du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, qui réunissait les États membres de l’ONU, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a ainsi réaffirmé l’engagement de la France pour la réalisation des ODD. « Économie, santé, environnement et emploi : toutes ces batailles sont intrinsèquement liées, alors nous devons redoubler d’efforts sans laisser personne de côté en avançant ensemble, unis, solidaires, et les ODD sont cette boussole, ce langage universel qui nous guide vers cette autre société plus juste, plus résiliente, plus prospère », a-t-elle déclaré. Et la ministre d’illustrer son engagement par l’organisation du 4e One Planet Summit en janvier 2021 à Paris pour parer à « l’urgence climatique et l’urgence du vivant », mais aussi la tenue du Forum Génération Égalité du 30 juin au 2 juillet pour défendre « l’égalité entre les femmes et les hommes ».
Grands groupes et PME se prennent au jeu des ODD
Comme le gouvernement, les acteurs de la société civile ont également un rôle important à jouer dans la réalisation de ces objectifs. De nombreuses entreprises, ONG et collectivités locales ont ainsi exprimé leur engagement dans ce sens. Dernier exemple en date : le groupe EDF s’est penché sur les possibles interactions entre l’activité du secteur électrique et les ODD de l’ONU, qu’il a partagé dans un rapport d’impact publié le 29 juillet. Et elles existent, puisque l’énergéticien a retenu de ce travail de réflexion pas moins de neuf ODD prioritaires pour l’industrie électrique. Ces objectifs ont trait à la neutralité carbone et climat, la préservation des ressources naturelles, le bien-être et les solidarités ainsi que le développement responsable. « La raison d’être d’EDF réaffirme notre volonté de contribuer à limiter le réchauffement climatique bien en deçà de 2°C et de participer à l’atteinte des 9 ODD de l’ONU sur lesquels le secteur électrique peut agir efficacement, avance Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF. La lutte contre le changement climatique est l’un des plus grands défis du siècle. Cela suppose en France de diviser par deux nos consommations d’énergie et de réduire drastiquement l’usage des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), conduisant à faire jouer à l’électricité, vecteur d’efficacité énergétique et de décarbonation un rôle central […] L’impact d’EDF, sur lequel ce rapport fait un point d’étape, sera [donc] celui d’une énergie moins émettrice de CO2, résiliente, respectueuse de l’environnement et des populations. »
Pour y parvenir et atteindre la neutralité carbone qu’il s’est fixée d’ici 2050, le groupe s’engage à doubler ses capacités renouvelables, à sortir du charbon et à accompagner ses clients vers une décarbonation de leurs usages. Comme EDF, Orange a lui aussi intégré plusieurs leviers de changement dans sa raison d’être. L’opérateur historique a retenu six objectifs de développement durable en faveur d’une industrie, d’une innovation et d’infrastructures responsables, de la réduction des inégalités, de modes de production et de consommation responsables, de la lutte contre les changements climatiques, de la paix, la justice et l’inclusion et d’une coopération mondiale renforcée. Autant d’ambitions « en corrélation avec notre raison d’être et les objectifs de notre plan stratégique Engage 2025 » afin de « bâtir un monde plus responsable, plus égalitaire », précise Orange sur son site. Dans l’industrie automobile aussi, les objectifs de développement durable ont également leur place, à l’image de Toyota, qui s’est engagé à réaliser plusieurs ODD : zéro émissions de CO2 pour les véhicules neufs, limiter la consommation d’eau, ou encore favoriser le recyclage des matériaux. Et si l’impulsion est d’abord venue des grands groupes aux stratégies RSE clairement définies, les petites et moyennes entreprises leur ont emboîté le pas. Fin 2020, les PME étaient même plus nombreuses que les sociétés de plus de 500 salariés (748 contre 524) à avoir intégré les ODD de l’ONU dans leurs démarches responsables. Reste à embarquer les quelques 3,8 millions d’entreprises françaises restantes !
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