A la veille du Climate Finance Day, deux semaines après avoir été violemment rappelée à l’ordre par plusieurs ONG, qui estimaient qu’elle ne tenait pas ses promesses sur les énergies fossiles, BNP-Paribas s’est engagé à ne plus financer de projets liés au charbon. A partir de 2030 dans l’Union Européenne et à partir de 2040 dans le monde.
Médiatiquement, le coup a dû être rude. Le jeudi 14 novembre 2019, trois ONG, Les Amis de la Terre, BankTrack et Unfriend Coal attaquaient la finance française. Poussées par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, les banques et assurances françaises avaient en effet pris l’engagement en juillet 2019 de présenter un calendrier de sortie du charbon.
Or, les ONG pointaient que plusieurs organismes étaient actuellement beaucoup trop loin de ces objectifs. L’exemple mis en avant de ce laxisme était BNP-Paribas. La première banque européenne était taxée de « plus gros financeur français des entreprises qui développent de nouvelles centrales à charbon, avec pas moins de 2,2 milliards de financements accordés à ces entreprises rien qu’en 2019 ».
Dans un monde où les préoccupations climatiques ne cessent de prendre de l’importance, BNP-Paribas se devait de réagir. La banque l’a opportunément fait ce vendredi 22 novembre 2019, à quelques jours du Climate Finance Day, qui se tient vendredi 29 novembre au Palais Brongniart, et de la COP 25, qui aura lieu à Madrid à partir du 2 décembre.
« BNP Paribas annonce aujourd’hui sa volonté de réduire à zéro son exposition au charbon thermique à horizon 2030 dans les pays de l’Union Européenne, et à horizon 2040 pour le reste du monde », détaille la banque dans un communiqué. BNP-Paribas va, en conséquence, « cesser ses relations avec les producteurs qui planifieraient de nouvelles capacités de production à base de charbon ».
Cet engagement n’est pas nettement plus ambitieux que celui des autres banques françaises, mais, là aussi, le coup est médiatiquement parfait. La banque est profite pour rappeler que « la part du charbon dans le mix électrique des compagnies d’électricité financées par BNP Paribas est passée pour la première fois sous la barre des 20% » en 2018. Contre 38% au niveau mondial.
BNP-Paribas va également augmenter ses investissements dans les renouvelables, avec 3 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2021. En 2015, la banque visait 15 milliards d’investissements verts d’ici 2020, et a déjà atteint ce chiffre. Sur l’année 2019, BNP-Paribas est la troisième banque mondiale en terme d’investissement dans les renouvelables, avec 2,8 milliards d’euros.