Au lendemain du deuxième coup d’Etat en un an du Colonel Assimi Goita, la communauté internationale a pris de nombreuses sanctions contre Bamako. Elle a notamment suspendu ses aides financières, pourtant vitales pour l’économie et le développement du Mali. Face à cet arrêt brutal de l’appui des partenaires mondiaux, il faut urgemment trouver des moyens. Entre ceux qui prônent un plaidoyer aux Occidentaux et ceux qui optent pour une cour assidue aux nouveaux alliés, il y a des politiques qui préfèrent une solution nationale. Parmi eux Aliou Diallo, président d’ADP-Maliba. Le candidat à la présidentielle de février 2022 appelle à une contribution de 1000 milliards de ses concitoyens.
Après le nouveau coup d’Etat du Colonel Assimi Goita, le 24 mai 2021, la communauté internationale a adopté une série de sanctions contre Bamako. La France a annoncé la fin de sa coopération militaire avec le Mali et la CEDEAO a suspendu le pays de ses instances pour une durée indéterminée. L’une comme l’autre exige le retour des civils au pouvoir, avec l’organisation de la présidentielle de février 2022. De leurs côtés, les institutions internationales ont mis fin à leurs aides financières. Ce sont notamment le FMI, la Banque mondiale, la BAD (Banque africaine de développement), l’AFD, le Club de Paris et le Canada. Pourtant, ce soutien international compte énormément pour l’Etat malien. Il s’agit d’une des deux plus importantes contributions étrangères avec les transferts de la diaspora, qui pèse pour 6% de son PIB (17,28 milliards USD).
Le choix de la raison et de la dignité
Ainsi, avec l’arrêt de l’aide des partenaires mondiaux, c’est toute l’économie malienne qui se retrouve asphyxiée. Quoi faire pour sauver en urgence le Mali ? Certains souhaitent que le pays se tourne désormais vers un nouvel allié (la Russie se propose déjà sur le plan militaire). D’autres supplient Bamako de satisfaire rapidement les exigences de la communauté internationale. Ce qui est utopique avec la désignation d’Assimi Goita comme nouveau président du Mali par la Cour constitutionnelle. Aliou Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba propose, lui, une solution plus raisonnable et plus digne.
Un appel national de 1000 milliards de Francs CFA
Ce candidat à l’élection présidentielle (dont il serait favori) fait ce constat amer : « La situation sécuritaire du pays s’est dégradé. Elle est de plus en plus précaire. Le Mali vit sous perfusion, aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économique. Décider d’arrêter la perfusion du malade peut avoir des conséquences très dommageables ». Comme solution, qu’il faut un sursaut national. « Le pays a des moyens pour se défendre, pour se développer, se stabiliser et se sécuriser. Pourquoi ne pas lancer un appel national de 1000 milliards de Francs CFA (à peu près 2 milliards de dollars USD), pour que tout le monde, tous les patriotes souscrivent à cette aide, qu’ils soient à l’intérieur du Mali ou fassent partie de la diaspora », a-t-il lancé.
« Il y a des moments où on doit sortir des postures personnelles pour ne voir que la nation »
Aliou Diallo précise que cet argent servira à financer la sécurisation du Mali, sa stabilisation et tout ce que le pays attendait de l’extérieur sur le plan budgétaire, jusqu’à la fin de la transition. Il pourra le faire d’autant plus que son endettement par rapport à son PIB est plutôt faible. « Il y a des pays qui sont endettés à plus de 80 et 90% de leur PIB. Or le Mali est endetté à moins de 40% de son PIB. Donc il y a de la marge. Il faut qu’on arrive à réagir par un sursaut national, un sursaut patriotique sans précèdent », a insisté l’entrepreneur. Mais le peuple se méfie de ses dirigeants, il pourrait redouter que cet argent serve à les enrichir davantage. « Il faut qu’on comprenne, dirigeants et dirigés, que nous sommes tous des Maliens. Ce qui nous unit est plus fort. Nous tous, notre cordon ombilical est attaché au Mali. Maintenant, il y a des moments où on doit sortir des postures personnelles pour ne voir que l’Etat, la nation et la République », a estimé le PDG d’Hydroma.
Une contribution similaire dans le programme présidentiel d’Aliou Diallo
Dans son programme pour la présidentielle de 2018, Aliou Diallo avait déjà inscrit une telle initiative. Il avait concocté un « Plan Marshall pour le Mali » potentiellement doté de 15.000 Francs CFA. Ces fonds seront levés sur cinq ans via des emprunts d’État, la contribution de bailleurs et des partenariats privé-public. Ils serviront à moderniser l’armée malienne et l’administration, mais surtout à permettre le développement harmonieux et équitable des régions du Mali afin de réduire la fracture entre le nord et le sud. Par une exploitation des ressources locales, l’Etat pourra construire les services et infrastructures essentiels comme les hôpitaux, les écoles et universités, centrales électriques, ponts, routes, usines, etc. Enfin, Aliou Diallo prévoit le financement conséquent de l’entrepreneuriat pour permettre la création de milliers d’emplois. Il est convaincu que seuls ces projets pourront mettre fin au chômage endémique des jeunes, à l’immigration clandestine et au terrorisme, qui se nourrit de la pauvreté.
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