Etat et groupes audiovisuels au chevet de la culture

  • Publié le: lundi 25 mai 2020

Très durement touché par la crise sanitaire, le secteur culturel envisage avec anxiété les mois à venir, qui ne seront, au contraire d’autres pans de l’économie, pas nécessairement synonymes de reprise d’activité. Pour aider les intermittents à passer le cap, le gouvernement à décidé d’un certain nombre de mesures d’urgence. Les professionnels du secteur pourront également compter sur le soutien de Netflix, ainsi que sur l’aide appuyée du groupe France Télévisions, qui n’a pas l’intention de laisser la crise lui ravir la place de « premier investisseur dans la production », selon sa patronne, Delphine Ernotte.

Fermés ou interdits d’exercer, jusqu’à nouvel ordre. Au contraire de la plupart des secteurs économiques, le monde de la culture n’a pas repris ses activités au terme du confinement généralisé de la population française. D’ores et déjà rudement éprouvés par la crise liée à la pandémie de Covid-19, les intermittents, dont beaucoup sont contraints au chômage technique, redoutent de plonger encore davantage dans la précarité. Conscient des difficultés rencontrées par les professionnels de l’art, de la culture, de la télévision et du spectacle, l’exécutif a décidé d’un certain nombre de mesures destinées à les accompagner pendant cette crise.

Lors d’une allocution prononcée le 6 mai, Emmanuel Macron s’est ainsi engagé « à ce qu’artistes et techniciens intermittents soient prolongés jusqu’à fin août 2021 ». Une bouffée d’oxygène à laquelle s’ajoute l’exonération, pour quatre mois, des cotisations sociales des auteurs, ainsi que la création d’un « fonds de solidarité » à destination des artistes. Un autre fonds devrait permettre, quant à lui, d’indemniser, du moins en partie et « au cas par cas », selon le chef de l’Etat, les tournages de films et séries interrompus par la crise sanitaire. Enfin, le président de la République a annoncé le lancement d’un « grand programme de commandes publiques » afin de soutenir « les jeunes créateurs de moins de 30 ans ».

Netflix débloque un million d’euros

Si l’Etat français vole au secours d’un monde culturel stratégique pour le rayonnement de l’Hexagone, le secteur privé n’est pas en reste. L’Américain Netflix a ainsi annoncé la création d’un fonds de soutien d’urgence en faveur des artistes et techniciens intermittents du spectacle, provisionné, pour la France, à hauteur d’un million d’euros. Attribuée sous conditions, cette aide forfaitaire atteindra 500 euros, voire 900 euros pour les professionnels dont les revenus ne dépassent pas 15 000 euros par an. Elle sera déployée en France par Audiens, le groupe de protection sociale du secteur de la culture. Audiens, qui a, selon un syndicaliste interrogé par Le Monde, d’ores et déjà reçu 1 500 demandes en trois semaines, contre 2 000 annuellement avant la crise.

France Télévisions sort les grands moyens

Acteur majeur de la production audiovisuelle tricolore, le groupe France Télévisions a lui aussi répondu à l’appel du secteur culturel. Rappelant dans les pages du Figaro qu’il est « de très loin le premier investisseur dans la production », sa patronne, Delphine Ernotte, a annoncé avoir « pris des mesures d’urgences » destinées à soutenir le secteur : réduction des délais de paiement des producteurs, maintien du développement de nouvelles œuvres, mise en place d’un dispositif de soutien des intermittents, maintien de la rémunération de tous les non-permanents empêchés de travailler pendant la durée du confinement, etc.

France Télévisions prépare par ailleurs le lancement, en collaboration avec Audiens et les syndicats représentés en interne, de son propre fonds de soutien aux intermittents. Celui-ci sera « abondé par l’entreprise et (…) par les employés qui le souhaitent, en y apportant des jours de congés non utilisés, qui vont d’habitude abonder un CET (compte épargne temps) », détaille Mme Ernotte auprès de Ouest-France. Enfin, France Télévisions a décidé d’augmenter de 20 millions d’euros son budget alloué à la création audiovisuelle pour l’année 2021. « Un effort exceptionnel », selon la PDG du groupe, qui devrait contribuer à éclaircir un peu l’horizon d’un secteur culturel plus incertain que jamais sur son avenir.

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