Après les journées de circulation alternées connues par la capitale en décembre, les experts commencent à faire les comptes, et ils ne sont pas spécialement bons. La circulation alternée aurait peu d’impact sur la pollution et entraînerait un surcoût pour les transports en commun.
La circulation alternée va-t-elle devenir un sujet de discorde entre la mairie de Paris et le Syndicat des Transports en commun d’Île-de-France (Stif) ? Ce qui est sûr, c’est qu’au lendemain des épisodes de pics de pollution, la mise en place de la circulation alternée pendant six jours n’a pas changé beaucoup de choses. Pire : elle a coûté de l’argent au Stif, seul organisme à prendre en charge la gratuité des transports en commun. Dans sa première estimation, le Stif annonçait il y a quelques jours que la gratuité des transports lui coûterait 4 millions d’euros par jour, soit une enveloppe totale de 24 millions pour les six jours concernés en décembre. En fait, le syndicat des transports reconnaît lui-même que ce chiffre devra être revu à la baisse : les automobilistes n’ont pas assez joué le jeu et les transports n’ont pas vraiment été pris d’assaut. Pour autant, les abonnés n’auront droit à aucune remise sur leur Passe Navigo. De quoi faire grincer des dents.
Du côté des experts en pollution, là aussi la circulation alternée déçoit les attentes. Selon le bulletin publié par Airparif, la circulation alternée a été trop peu suivie pour avoir eu un impact significatif sur la qualité de l’air. Le trafic routier n’a diminué en moyenne que de 5% à 10% à Paris. De quoi faire donner matière à réflexion à l’équipe d’Anne Hidalgo pour les prochains pics de pollution.