Google a eu son moment Microsoft. Le ministère américain de la Justice poursuit Google (groupe Alphabet), critiquant sa place dominante dans la recherche en ligne. L’élection présidentielle de novembre n’aidera peut-être guère la cause de Google, même en cas de changement de parti au pouvoir. Le géant de la technologie est engagé dans un long combat.
Jusqu’à présent, Google s’est montré habile à éviter les chiens de garde. En 2012, le personnel de la Federal Trade Commission (FTC) sous la présidence de Barack Obama a recommandé de poursuivre le géant de la recherche pour ses pratiques anticoncurrentielles, notamment pour empêcher les annonceurs de gérer des campagnes sur des plates-formes concurrentes. La FTC avait alors simplement obtenu la promesse de Google de changer de pratiques.
Depuis que la FTC a refusé de poursuivre l’affaire, la taille et l’importance d’Alphabet ont explosé, ajoutant 800 milliards de dollars à sa valeur marchande. Avec Facebook, Google domine la publicité numérique aux États-Unis. Mais même cela sous-estime son emprise : Google devrait capturer plus de 70% des dépenses publicitaires sur les recherches cette année, selon les estimations d’eMarketer. Amazon.com en deuxième position, n’en obtiendra que 16%.
Contrairement à Obama, le président Donald Trump a poussé son administration à maîtriser les géants de la technologie et le procureur général Bill Barr a fait de la poursuite de Google une priorité absolue. Le Département de la Justice américain s’est saisi du sujet le 20 octobre, accusant l’entreprise de maintenir illégalement un monopole dans la recherche et la publicité associée par le biais de pratiques telles que le paiement des fabricants de téléphones mobiles et d’autres pour utiliser Google comme moteur de recherche par défaut.
Google essaie de rejouer les cartes
Le groupe Alphabet, dirigé par Sundar Pichai, peut gagner du temps en contestant le procès et envisager qu’une autre administration dirigée par Joe Biden, s’il gagne en novembre, soit plus indulgente.
Mais même si les vents politiques changent, Sundar Pichai restera malgré tout confronté à une bataille difficile. Après une enquête de 16 mois, le sous-comité antitrust, dirigé par les démocrates, a recommandé le 6 octobre des moyens de promouvoir la concurrence dans le domaine de la technologie, proposant plusieurs options allant de la promulgation de lois antitrust plus strictes à une possible dissolution de certaines plateformes « Big Tech ».
Il y a deux décennies, Microsoft a affronté le ministère de la Justice au sujet de ses systèmes d’exploitation quasi omniprésents sur toutes les machines. L’entreprise avait gagné, mais à un coût : le titan du logiciel avait laissé l’iPhone d’Apple voler en tête sur les technologies des smartphones. Google semble vouloir éviter une confrontation similaire.
Laisser un commentaire