La Commission européenne a infligé à Google une amende record de 4,34 milliards d’euros pour avoir enfreint les règles anti-concurrence de l’UE. Une décision dont le géant de la recherche sur Internet a immédiatement déclaré vouloir faire appel.
L’amende fait suite aux pratiques de Google qui, selon la commission, lui ont permis « de consolider sa position de leader de la recherche sur Internet », selon un communiqué de la commission. Selon la déclaration, Google exigeait que les fabricants de téléphones préinstallent l’application Google Search ainsi que son navigateur Chrome, limitant le choix parmi les moteurs de recherche concurrents et « rémunérait certains grands fabricants et opérateurs de réseaux mobiles à la condition qu’ils préinstallent exclusivement l’application Google Search sur leurs appareils »
Google a nié s’engager dans des pratiques anticoncurrentielles. « Android a permis de créer plus de choix, pas moins », a déclaré le porte-parole de Google, Al Verney. « Un écosystème dynamique, une innovation rapide et des prix plus bas sont les caractéristiques classiques d’une concurrence vigoureuse. Nous allons faire appel de la décision de la commission ».
La commission a accusé Google de comploter pendant des années pour maintenir sa mainmise sur le marché de la recherche sur Internet. « Google obtient la grande majorité de ses revenus via son produit phare, le moteur de recherche Google », indique le communiqué de mercredi. « La société a compris très tôt que le passage des ordinateurs de bureau à l’Internet mobile, qui a commencé au milieu des années 2000, serait un changement fondamental pour la recherche Google. Ainsi, Google a développé une stratégie pour anticiper les effets de ce changement et pour s’assurer que les utilisateurs continueraient à utiliser Google Search également sur leurs appareils mobiles ».
Environ 80% des smartphones en Europe et dans le monde fonctionnent sur Android, acheté en 2005 par Google, qui en est le développeur original, a indiqué la commission. Google doit désormais mettre un terme à ces pratiques « dans les 90 jours ou elle se verra pénaliser jusqu’à concurrence de 5% du chiffre d’affaires quotidien moyen mondial d’Alphabet, la société mère de Google ».
Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence de l’UE, a reconnu lors d’une conférence de presse à Bruxelles que la version de Google d’Android n’empêche pas les propriétaires de périphériques de télécharger des navigateurs Web alternatifs ou d’utiliser d’autres moteurs de recherche. Mais elle précise que seul 1% des utilisateurs a téléchargé une application de recherche concurrente et 10% un navigateur différent.
Ce n’est pas la première fois que les autorités européennes giflent le géant de la recherche sur internet avec une amende antitrust massive. En juin 2017, la Commission européenne a déclaré que Google devait payer une amende de 2,42 milliards d’euros pour avoir favorisé son service d’achat lors de recherches, en violation des règles d’anti-concurrence. Google a également fait appel de cette amende, et une décision finale est toujours en attente.
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