Viols en temps de guerre : Londres s’engage

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Le 11 juin dernier, la prix Nobel de la Paix Nadia Murad inaugurait à Londres une statue en hommage aux femmes victimes de violences sexuelles lors des conflits armés. Un geste lourd de sens, alors que le Royaume-Uni est de plus en plus impliqué sur la question.

Depuis plusieurs années, le Royaume-Uni est l’une des nations les plus engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes lors des conflits armés. En novembre 2018, le représentant spécial du Premier ministre pour la prévention de la violence sexuelle en temps de conflit, lord Tariq Ahmad of Wimbeldon avait annoncé que Londres allait accroître son engagement sur le sujet.

Une aide supplémentaire de 500 000 livres sterling en faveur des victimes avait alors été débloquée, destinée à plusieurs zones de conflits et d’urgence humanitaire. Un nouveau texte, le « code Murad » (en hommage a la prix Nobel de la Paix Nadia Murad) a été défini pour permettre de mieux encadrer la collecte de preuves de violences sexuelles dans les situations de conflits, afin de faciliter le travail de la justice internationale. Enfin, le Royaume-Uni annonçait sa volonté de défendre de nouvelles directives sur le signalement des violences sexuelles en période de conflit.

Un engagement sur un sujet particulièrement d’actualité, alors que le viol continue d’être une « arme » régulièrement utilisée contre les populations civiles lors des conflits. En 2018, le Prix Nobel de la Paix avait justement été remis à Denis Mukwege, gynécologue en République Démocratique du Congo et Nadia Murad, ancienne esclave sexuelle de Daesh, tous les deux impliqué dans la lutte contre ces violences et l’aide aux victimes.

 

Une statue pour les Lai Dai Han

Le 11 juin dernier, devant un parterre d’invités, responsables politiques et représentants d’ONG, c’est justement Nadia Murad qui inaugurait à Church House, près de Westminster, une statue en hommage aux victimes de ces violences sexuelles. Un événement organisé par l’association « Justice for Lai Dai Han », qui milite justement pour la reconnaissance de ces victimes méconnues, Vietnamiennes violées par des soldats sud-coréens dans les années 70 lorsque Séoul appuyait Washington dans la région. Agressées sexuellement parfois quand elles avaient à peine 12 ou 13 ans, certaines de ces femmes sont toujours en vie et près de 800 d’entre elles attendent toujours la reconnaissance et les excuses de la Corée du Sud.

La statue inaugurée, une œuvre de l’artiste Rebecca Hawkins intitulée « la Mère et l’Enfant » et destinée à toutes les femmes victimes de viols pendant des conflits, a une attention particulière pour ces femmes vietnamiennes et leurs enfants, toujours rejetés dans leur propre société. Une sculpture qui représente justement une mère et son fils, tous les deux prisonniers et enlacés par les branches et les lianes d’une même plante. Une représentation d’un figuier étrangleur, plante parasite grimpante courante en Asie du Sud-Est, ici allégorie des violences sexuelles qui emprisonnent leurs victimes pendant des années et sur plusieurs générations sous le poids de la honte.

« L’événement d’aujourd’hui contribue à sensibiliser le public au sort des victimes vietnamiennes de la violence sexuelle alors qu’elles cherchent à obtenir reconnaissance et justice » à déclaré la jeune martyre yézidie, accompagné justement par des Lai Dai Han et leurs enfants. « La statue dévoilée aujourd’hui donne un visage au nom des femmes et des enfants victimes de la violence sexuelle pendant la guerre de Corée (…) Nous devons démontrer que nous continuons à soutenir toutes les victimes de violence sexuelle » a rajouté Jack Straw, Jack ancien ministre britannique des Affaires étrangères présent ce jour-là.

Une sculpture de faire connaître la cause, mais aussi de mettre en lumière les difficultés sociales, juridiques et politiques auxquelles sont confrontés les victimes de violences sexuelles pour faire condamner leur bourreau, particulièrement quand les crimes ont été commis durant des conflits armés.

La statue restera exposée à Church House pendant plusieurs jours, à quelques pas du parlement britannique. Une façon de populariser le sujet des Lai Dai Han auprès des responsables politiques et des médias. L’œuvre sera ensuite déplacée dans un autre quartier de la capitale plus au nord, sur Oxford Circus.

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