En France les deux tiers des bénéfices des entreprises sont reversés aux actionnaires

  • Publié le: mardi 15 mai 2018

Une étude d’Oxfam déclare que les groupes du CAC40 ont distribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices depuis 2009. Les salariés quant à eux en perçoivent 5%.

 « La France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires ». C’est ce que révèle le rapport« CAC 40 : des profits sans partage » réalisé par l’ONG Oxfam et le Bureau d’analyses sociétale pour une information citoyenne (Basic).

Pour l’exercice 2017, cela représente 47 milliards d’euros de dividendes. A ce chiffre, on peut ajouter les 6,5 milliards de rachats d’actions, qui reviennent directement à l’actionnaire.

L’étude précise que les sociétés françaises ont « reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes (depuis 2009, ne laissant que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés ». A titre de comparaison, dans les années 2000, c’était deux fois moins.

Les ONG appellent le gouvernement à reprendre la main

« Les richesses n’ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l’investissement », rapporte Manon Aubry, porte-parole d’Oxfam France.

Parmi les sociétés ayant le plus fort taux de redistribution de bénéfices sous forme de dividendes, on retrouve ArcelorMittal, Engie et Veolia. Les deux ONG appellent le gouvernement à agir en « reprenant la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuse, en préservant la capacité d’investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse cette réservée aux salariés ».

Des écarts salariaux indécents

On note par ailleurs que les grandes entreprises françaises ayant bénéficié de la politique pro-compétitivité de François Hollande, mais aussi de la baisse de la fiscalité sur le capital opéré par Emmanuel Macron sont celles qui se distinguent pour les inégalités en termes de rémunération.

Ainsi, « ces écarts salariaux indécents se traduisent par des rapports de plus en plus grands entre hauts et bas salaires : en 2016, les patrons du CAC 40 gagnaient en moyenne 257 fois le SMIC, et 119 fois ce que le salaire moyen au sein de leur entreprises (en 2009, cet écart était de 97). L’écart le plus important a été constaté chez Carrefour où le PDG a perçu en 2016, 553 fois le SMIC », dénonce Oxfam.

 

 

 

 

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