Le mardi 12 décembre se tenait le One Planet Summit à Boulogne Billancourt. Ce sommet pour la planète intervenait deux ans jour pour jour après la signature de l’accord de Paris pour le climat. Lors de cette journée, hommes (et femmes) politiques, journalistes et PDG de multinationales ont rappelé l’importance de la place des femmes dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Les femmes sont directement touchées par le changement climatique. Elles seraient proportionnellement plus impactées que les hommes, ce qui est encore plus vrai dans les pays émergent, où elles sont les principales actrices de l’agriculture, de la santé et de l’énergie.
Un constat alarmiste
43% de la main d’œuvre agricole dans le monde est occupée par les femmes, 70% des pauvres sont des femmes et l’on constate un écart de revenus avec les hommes qui peut atteindre les 50%. Elles sont pourtant celles qui produisent le plus de nourriture dans les pays en développement. Selon les zones cela représente entre 60 et 80% (parfois même davantage dans les zones rurales) de la production du pays.
Dans seulement 37% des pays de l’OCDE les femmes ont les mêmes droits en termes de possession, utilisation et contrôle des terres, amoindrissant ainsi leur accès aux ressources naturelles. De même l’accès à la formation, à l’information et au crédit leur permettant de devenir propriétaire d’une terre leur est souvent refusé.
Elles sont donc plus vulnérables face au changement climatique puisque toute catastrophe naturelle est susceptible d’impacter négativement leurs revenus, d’augmenter les tâches de travail à effectuer, et de les éloigner encore davantage de l’accès à la formation.
Des connaissances non exploitées
Pourtant ces mêmes femmes détiennent grâce à leur travail des solutions pour préserver la biodiversité et assurer la vie quotidienne. Elles ont depuis des années développé une expertise dans la gestion des ressources naturelles, l’innovation, la maitrise de l’eau, le maintien d’une agriculture proche de la nature et donc d’une alimentation plus saine, la valorisation des déchets et la maitrise de l’énergie. Elles ont de réelles compétences en termes de stratégie d’adaptation au changement climatique et sont ainsi à même de participer aux processus de négociations et de décisions des instances internationales de lutte contre le changement climatique.
L’accord de Paris incluait pour la première fois la notion de genre dans son texte, mais en pratique les moyens dédiées au genre restent approximatifs. Deux ans plus tard, la COP23 (qui a eu lieu le mois dernier à Bonn) a décidé de renforcer les moyens dédiés au genre dans tous les domaines d’activité.
Va-t-on enfin intégrer les femmes dans les prises de décisions ? En tout cas hier, lors du sommet pour la planète, elles étaient peu autour de la table des discussions…
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