Selon une étude publiée le 10 février 2021 dans la revue scientifique Environmental Research, en 2018 la pollution liée aux énergies fossiles a été responsable d’un décès sur cinq dans le monde, soit plus de 8 millions de morts prématurées.
La pollution provoquée par les énergies fossiles est dévastatrice. Dans le rapport émis par des chercheurs de quatre universités prestigieuses, le monde entier est soumis à cette pollution toxique générée par la combustion du pétrole, du gaz et du charbon (principale responsable). La Chine et l’Inde sont les plus impactées par ce bilan, suivies de près par le Bangladesh, l’Indonésie, le Japon et les États-Unis.
Une nouvelle étude qui multiplie par deux les précédentes estimations
Si la pollution de l’air raccourcit de plus de deux ans l’espérance de vie (la Chine subit une réduction de quatre ans, contre huit mois en Europe), cette nouvelle étude multiplie par deux les précédentes estimations concernant le nombre de morts liées à la pollution des énergies fossiles.
« On parle souvent du danger de la combustion des énergies fossiles dans le contexte des émissions de CO2 et du changement climatique. On néglige les impacts sanitaires potentiels », déclare Joel Schwartz, l’un des co-auteurs de l’étude et chercheur de la Chan School of Public Health de l’Université d’Harvard.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la pollution de l’air (incluant les pollutions liées au services domestiques comme la cuisson ou le chauffage dans les foyers) tue environ 7 millions de personnes par an, dont 4,2 millions dues à la pollution extérieure.
Un modèle 3D de chimie atmosphérique
Pour affiner ces estimations, les chercheurs à l’origine de cette étude ont utilisé un modèle 3D de chimie atmosphérique qui divise la Terre en blocs de 60 kilomètres par 50 kilomètres, couplé aux émissions de CO2 des différents secteurs (industrie, aviation, etc.) et à des simulations de circulation de l’air de la Nasa.
Cette prouesse technologique permet de mieux comprendre notamment la répartitions des particules fines PM2,5, et ainsi définir davantage si ces particules viennent de la fumée des incendies de forêts ou de la combustion d’énergies fossiles. Car, comme l’a souligné Loretta Mickley, coautrice de l’étude et spécialiste des interactions entre climat et chimie à Harvard : « Avec les données satellites, on ne voit que certaines pièces du puzzle ».
Après avoir déterminé la concentration de ces particules, ces chercheurs ont pu se pencher sur son impact sur la santé de la population, avec un bilan alourdi à 8 millions de morts par an, un décès sur 5 dans le monde. La pollution de l’air, qui provoque des maladies cardiaques et pulmonaires, tue 19 fois plus de personnes chaque année que le paludisme, neuf fois plus que le sida ou encore trois fois plus que l’alcool.
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