Unilever doit prouver à ses actionnaires que développement durable rime avec profit

  • Publié le: jeudi 10 février 2022

 

Critiqué par un investisseur majeur pour s’être concentré sur la durabilité plus que sur la performance financière, le PDG d’Unilever, Alan Jope, sera surveillé lors de la publication des résultats trimestriels du groupe pour montrer que les deux peuvent aller de pair.

Unilever indique sur son site Web que ses 400 marques, de la crème glacée Magnum au shampoing Sunsilk, « ont pour mission mondiale de faire le bien« . Une part importante de ces marques soutiennent les causes sociales ou environnementales, comme le recyclage des plastiques.

En 2019, des mois après avoir pris ses fonctions de PDG, Alan Jope a déclaré que « les marques sans objectif RSE n’auront pas d’avenir à long terme avec Unilever« .

Mais la croissance des ventes et les marges de la société ont été à la traîne face à ses rivaux et ses actions ont chuté d’environ 13 % au cours de l’année écoulée.

Le mois dernier, Terry Smith, PDG du neuvième actionnaire d’Unilever, Fundsmith, a accusé la direction d’être « obsédée par l’affichage public des références en matière de développement durable au détriment de la concentration sur les fondamentaux de l’entreprise« .

Alors que la plupart des actionnaires ont félicité Unilever pour avoir placé les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) au centre de ses marques, la moitié ont déclaré qu’ils espéraient qu’Alan Jope fournirait plus de clarté sur la façon dont Unilever équilibrerait cela avec la performance financière.

Des performances masquées par l’augmentation des coûts de production

Pour Madeline Wright, gestionnaire de portefeuille adjointe, Unilever avait réussi à « bien faire passer son message » et à « augmenter radicalement » la valeur de ses marques.

Elle était l’un des deux investisseurs à mettre en avant le savon Dove, affirmant que la marque valait plus de 4,5 milliards d’euros, contre 2 milliards d’euros en 2004 au début d’une campagne body-positive mettant en vedette des femmes de différentes ethnies et tailles.

Unilever devrait enregistrer une hausse de 3,8 % de ses ventes sous-jacentes au quatrième trimestre, peu de changement par rapport à la croissance de l’année précédente, et des marges plus faibles sur l’ensemble de l’année dans un contexte d’augmentation des coûts des matières premières, de la main-d’œuvre et du transport.

Son exposition à certains produits alimentaires et aux marchés émergents – où l’inflation augmente – l’a désavantagée par rapport à ses rivaux Procter & Gamble et Nestlé, selon certains analystes. Unilever a annoncé fin janvier une restructuration de ses activités et prévoit de licencier 1 500 cadres.

Il est difficile de savoir si les initiatives RSE d’Unilever ont généré des bénéfices car l’entreprise n’a pas précisé combien elles ont coûté, a déclaré l’analyste de JPMorgan Celine Pannuti.

 

 

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