Recréer des lieux de vie en ville pour que les gens se retrouvent : voilà l’initiative originale de Wikiblock. Ce projet américain permet aux simples citoyens de construire du mobilier urbain et d’agencer l’espace public pour se le réapproprier. Aux Etats-Unis, l’idée séduit de plus en plus de communautés.
Comment faire pour empêcher le lien social de se détruire en ville ? Par quel moyen mobiliser les citoyens pour qu’ils s’impliquent dans leur vie de quartier ? Ces questions, Jason Roberts se les posait en 2010. L’américain vivait alors à Dallas et constatait son impuissance face à la dégradation de la vie de son quartier. Mais pas de fatalité : avec quelques voisins, Jason Roberts décide de construire quelques meubles pour faire revivre la vie de son quartier. Ça commence avec des bancs, des chaises, des tables… Six ans plus tard, la petite idée de Jason s’est transformée en plateforme internet : Wikiblock. Le concept : proposer un site open source de création de mobilier urbain. Chacun peut télécharger les plans gratuitement et légalement. Avec ces plans, il n’y a plus qu’à faire construire ces meubles en bois dans un atelier local.
En quelques années seulement, Wikiblock a rencontré son public. Chacun peut se réapproprier sa ville pour remettre l’humain au cœur de la vie de tous les jours. Les citoyens peuvent ainsi aménager des espaces de convivialité et de rencontre. Mieux : le projet a parfois permis de convaincre les mairies de la nécessité de certains aménagements. Ce fut par exemple le cas en Géorgie, à Macon, où les habitants ont utilisé Wikiblock pour compléter le réseau de piste cyclable de leur ville : 80 volontaires ont travaillé à partir de pochoirs téléchargés sur le site et ont tracé 8 km de pistes cyclables en cinq jours. La preuve que les citoyens restent les principaux acteurs de leur ville.