Zara, rends l’argent !

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La Rédaction

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Branle-bas de combat ce lundi 6 novembre chez Zara. Des ouvriers de la société Bravo (sous traitant de Zara en ...

Branle-bas de combat ce lundi 6 novembre chez Zara. Des ouvriers de la société Bravo (sous traitant de Zara en Turquie) ont laissé des mots mettant en avant les conditions de travail déplorables du géant du prêt à porter.

« J’ai fabriqué cet article que vous vous apprêtez à acheter et je n’ai pas été rémunéré » pouvait-on lire sur des étiquettes cousues ou déposées dans les poches d’articles de la marque Zara à Istanbul, selon Mashable.

Selon Associated Press, des ouvriers du textile travaillant pour l’entreprise turque Bravo, qui fournit notamment Zara (70%), mais aussi les marques Mango et Next, sont venus déposer eux-mêmes ces mots de désespoir sur les vêtements pour alerter sur leurs conditions de travail. Les ouvriers racontent que leur entreprise, qui a mis la clé sous la porte du jour au lendemain en juillet 2016, leur doit trois mois de salaire, des indemnités de licenciement et de congés payés. Ils ont essayé depuis de se faire entendre, mais sans succès.

Le sort de ces ouvriers du textile a déjà beaucoup fait réagir. Ainsi, près de 175 000 personnes ont déjà signé la pétition sur change.org qui appelle l’entreprise Bravo à rémunérer ses salariés. Les 140 ouvriers à l’origine de la pétition rappellent que ces grandes marques à la renommée internationale, et à qui revient une grande partie des bénéfices des ventes de vêtements, doivent s’assurer que les produits vendus sont réalisés dans des conditions équitables.

Des sous-traitants difficilement traçables

Ce n’est pas la première fois que le consortium Zara est interpellé sur les conditions de travail des salariés de ses sous-traitants, qui s’apparentent à une forme d’esclavagisme moderne. Pourtant la multinationale du vêtement avait promis de s’amender en signant des accords internationaux sur les droits des ouvriers de leurs fournisseurs.

C’est ainsi qu’en septembre 2017, Inditex, la société mère de Zara, avait publié un communiqué de presse indiquant son engagement à travailler avec l’Organisation internationale du travail (OIT) pour « améliorer les conditions de travail à tous les niveaux de la chaîne du secteur public ».
Selon ce texte, Inditex prétend collaborer avec l’OIT sur un projet appelé SCORE, qui vise à améliorer les systèmes de gestion et les conditions de travail dans les usines en Chine et en Turquie, mais qui concerne avant tout les PME, ce qui n’est pas vraiment la situation de Zara, mais celle de ses sous-traitants…

La pétition qui existait avant le scandale de lundi est restée sans effet sur les dirigeants d’Inditex.
Ce n’est qu’après ce message efficace glissé dans les vêtements de sa marque en Turquie, qu’un porte-parole d’Indetex a fini par déclarer : «Inditex a rempli toutes ses obligations contractuelles envers Bravo Textil et travaille actuellement sur une proposition avec la filiale locale d’IndustriALL, Mango, et Next pour établir un fonds destiné aux travailleurs touchés par la disparition frauduleuse du propriétaire de l’usine Bravo… Ce fonds de prévoyance permettrait de couvrir les salaires impayés, les indemnités de préavis au licenciement, les congés payés et les indemnités de départ des travailleurs qui étaient employés au moment de la fermeture soudaine de leur usine en juillet 2016. Nous nous sommes engagés à trouver une solution rapide pour tous ceux qui sont touchés. »

Des alertes lancées de part et d’autre du secteur

On se rappelle du Rana Plaza en 2013,  l’immeuble qui s’est effondré et qui abritait des ateliers de confection de nombreuses marques internationales au Bangladesh, faisant plus de 1000 morts (dont 95% de femmes). Cela nous avait déjà alerté sur les conditions de travail des ouvriers du textile dans le monde.

Plus récemment, une enquête de la BBC a révélé que des enfants et des réfugiés d’origine syrienne travaillaient en Turquie pour des sous-traitants de grandes marques de vêtements (dont Zara, Mango et Mark&Spencer).

Depuis, plusieurs médias et ONG alertent régulièrement sur les faibles engagements des marques de prêt-à-porter pour améliorer les conditions de travail au sein de cette industrie.

De manière plus globale, on déplore l’engagement en terme de RSE des grands du prêt à porter, à l’image du scandale apparu en octobre 2017 et qui accusait H&M de brûler 12 tonnes d’invendus par an.

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