Le projet de barrage hydroélectrique de Tapajos était au cœur des débats publics depuis déjà plusieurs mois mais une décision vient de tout stopper : la procédure d’autorisation du barrage a été annulée jeudi dernier.
Jeudi 4 août, l’agence gouvernementale pour l’environnement du Brésil, l’IBAMA, a publiquement annoncé l’annulation pure et simple de la procédure d’autorisation pour le barrage de Sao Luiz do Tapajos. Le projet, très controversé, a fait l’objet de vifs débats entre le gouvernement, les entreprises finançant l’infrastructure et les organismes de défense de l’environnement. Le barrage hydroélectrique devait être construit sur la rivière Tapajos, l’une des dernières d’Amazonie à ne pas encore avoir de barrage. Et pour cause, de nombreuses zones traversées par la rivière sont protégées. Pour construire ce barrage géant, il aurait notamment fallu inonder une zone qui correspond à l’habitat du peuple Munduruku. Or la constitution brésilienne prévoit une protection stricte des tribus d’Amazonie dont les zones d’habitation doivent être préservées.
L’abandon du projet par les autorités brésiliennes va empêcher le déplacement d’une population. Mais au-delà de toute question de droit de l’environnement, l’arrêt du projet de barrage est aussi symptomatique d’une période de doute en ce qui concerne l’avenir énergétique du Brésil. Le pays doit amorcer sa transition énergétique, et il n’est pas certain que cet avenir passe par de grands barrages hydroélectriques. Engie, l’entreprise française un temps intéressée par le barrage de Tapajos, a finalement décidé de ne pas monter à bord du projet il y a déjà quelques mois arguant que les énergies renouvelables étaient beaucoup mieux adaptées aux besoins du Brésil. Les barrages hydroélectriques ont en effet un impact très néfaste sur l’environnement. A l’heure actuelle, le Brésil doit donc réfléchir à son futur modèle de production énergétique.
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