Une enquête diffusée par la chaîne de télévision Guadeloupe Première a mis à jour un scandale sanitaire de grande ampleur dans les Antilles. A cause de la pollution causée par un pesticide, la population a été massivement contaminée à la chlordécone. Et l’impact sur l’environnement pourrait durer pendant plus de cinquante ans.
Du début des années 1970 aux années 1990, les cultivateurs de Guadeloupe et de Martinique ont largement eu recours à la chlordécone, un insecticide qui permettait de traiter les cultures de bananes. Depuis, l’Organisation Mondiale de la Santé a listé ce produit parmi les perturbateurs endocriniens et reconnu sa grande toxicité, le classant dans la catégorie des produits cancérigènes. Trente ans après la fin de son utilisation dans les Antilles, le produit refait surface à cause de son impact sur la santé et sur l’environnement.
Mardi 5 juin, la chaîne Guadeloupe Première a annoncé la présence de résidus de chlordécone dans l’eau courante du robinet. La raison : toutes les nappes phréatiques sont polluées, et les filtres à charbon utilisés ne sont pas changés assez régulièrement du fait de leur coût. Or la situation est urgente : on estime déjà que neuf antillais sur dix sont actuellement contaminés à la chlordécone. La contamination des sols est également un problème : tous les fruits et légumes qui y sont cultivés sont impropres à la consommation.