L’Automatisation pourrait pousser 14% des salariés à changer de métier d’ici 2030

  • Publié le: mardi 5 décembre 2017

Selon une étude du cabinet McKinsey publiée mercredi 29 novembre, 15 % des tâches seront automatisées d’ici à 2030, entraînant des changements de métiers pour 14 % de la population active mondiale, voire un tiers dans les pays développés.

D’après des estimations évoquées dans le rapport intitulé « Emplois perdus, emplois gagnés : l’évolution des forces de travail au moment de l’automatisation », entre 400 et 800 millions d’actifs pourraient être touchés par cette transformation alors que la population active mondiale est estimée à 2,6 milliards selon des chiffres cités dans le document. En France, ce sont 5,6 millions d’emplois équivalent temps plein qui seraient touchés.

Selon des estimations du cabinet de conseil, plusieurs centaines de millions d’individus pourraient avoir besoin de trouver des nouveaux emplois à travers le monde en raison de l’automatisation. Entre 75 millions et 375 millions devraient avoir besoin de changer de catégorie de métier et apprendre de nouvelles compétences. Cela devrait principalement concerner les économies avancées (un tiers de la population active aux Etats-Unis ou en Allemagne et près de la moitié au Japon).

Des transformations majeures

Le monde du travail pourrait être confronté à des transformations majeures. Les auteurs du rapport rappellent dans un premier temps que « la moitié des activités exercées actuellement par les personnes dans le cadre de leur travail pourraient théoriquement être automatisées en utilisant les technologies actuelles ». Au niveau des emplois, 60% des postes occupés devraient connaître des mutations entraînant des transformations sur les lieux de travail et des changements pour l’ensemble des travailleurs.

L’impact potentiel de l’automatisation sur l’emploi varie beaucoup en fonction de l’emploi et du secteur étudié. Les métiers relatifs à l’utilisation de machine ou la préparation de repas dans les chaînes de restauration rapide par exemple pourraient être rapidement menacés.

« La collecte et le traitement des données sont deux autres catégories d’activité qui pourraient être mieux faites et de manière plus rapide avec des machines. »

 A l’inverse, l’automatisation pourrait avoir moins de conséquences sur les tâches impliquant du management, nécessitant de l’expertise ou des interaction sociales, « où les machines sont incapables d’égaler les performances humaines ».

Pour d’autres métiers, McKinsey a exprimé plus d’incertitudes. Les emplois comme « les jardiniers, les plombiers ou la garde d’enfants verront moins d’automatisation d’ici 2030, parce qu’ils sont techniquement difficiles à automatiser et représentent des salaires relativement bas ».

L’enjeu de la formation pour l’emploi

Toutefois, « nous connaîtrons probablement une phase de création nette d’emplois », tempère Eric Hazan. « Des besoins nouveaux dans les énergies renouvelables, dans les services de proximité ou alors les nouvelles technologies vont naître ».  La destruction créatrice , ce concept de l’économiste autrichien  Joseph Schumpeter , fonctionnera à plein, veulent croire les experts de McKinsey. Ce qui exigera une flexibilité accrue de la part des salariés. Il va falloir changer plusieurs fois de métiers au cours d’une vie et donc se former.

Le problème sera évidemment de gérer la transition. « La formation va devenir une arme stratégique pour les pays car la vitesse d’adaptation du capital humain sera la clé du développement à l’avenir », prédit Eric Hazan. « Pour les Etats, il sera vital de redéployer rapidement le capital humain dans d’autres secteurs de l’économie ou d’autres métiers. Au-delà d’un an de chômage, il est plus difficile de retrouver un emploi ».

De manière générale, les exigences actuelles en matière d’éducation devraient être plus élevées que celles pour les emplois supprimés par l’automatisation. Dans les économies avancées, les emplois qui requièrent seulement un diplôme du secondaire ou moins vont décliner avec l’automatisation alors que ceux nécessitant un diplôme du supérieur vont augmenter. Les individus, aussi, vont avoir besoin de se préparer à des évolutions futures de leur travail. Il y aura une demande pour le travail humain, mais les travailleurs vont devoir repenser des notions traditionnelles liées à leur lieu de travail, leur manière de travailler, leur talent et les compétences qu’ils peuvent apporter dans leur travail.

 Outre ces investissements dans la formation, les auteurs du rapport recommandent aux Etats de recourir ou de tester des dispositifs spécifiques comme le revenu universel ou élargir les politiques de salaire minimum.

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