La révolution numérique ne cesse de bousculer les comportements et les méthodes au sein des entreprises, en allant jusqu’à modifier la conduite des conseils d’administration. Pour les entreprises, ce changement implique de faire face aux menaces liées à la cyber-sécurité et d’appliquer les nouvelles normes concernant la protection des données.
Une sorte d’unanimité rassemble les directeurs juridiques des entreprises : pour 70% d’entre eux, les questions de cyber-sécurité sont un enjeu essentiel de 2018, et ils sont 68% à placer la protection des données parmi les priorités de cette année.
Selon le Chief Legal Officer Survey, un sondage conduit auprès de près de 1 300 directeurs juridiques dans 48 pays, en 2016 comme en 2017, plus de 30 % des entreprises auraient été confrontées à une violation de données. La numérisation des échanges et l’explosion de la data exposent toujours davantage les entreprises aux cyber-attaques. Elles doivent s’adapter sans tarder à ce nouveau contexte menaçant, notamment en étoffant leurs équipes de juristes. On assiste d’ailleurs à une montée en puissance des services juridiques, nouvelle garde rapprochée des organes de décision des entreprises, tant leur présence devient nécessaire pour faire face aux évolutions réglementaires nationales et internationales.
Les banques sont par exemple aux premières loges sur les questions de protection des données, avec à la fois la modification du cadre réglementaire et la numérisation des échanges de données démultipliée par la variété des supports d’accès à l’information (tablettes, smartphones, ordinateurs…) Entre les données financières et les données clients, les établissements bancaires sont au cœur d’une sorte de hub de données qu’il leur faut maîtriser, parce qu’elles ne sont plus statiques et parce qu’elles impliquent la plupart des services. C’est la raison pour laquelle ces dernières sont pionnières sur la gestion des données numériques, de manière à en tirer le meilleur profit de cet « or noir », tout en assurant la sécurité de données.
Digitalisation totale
Au jeu de la numérisation des documents, la France est plutôt en avance sur ses pairs étrangers. Sans compter le contexte réglementaire favorable qui souffle sur l’Europe. Le RGPD, qui entre en vigueur le 25 mai contraint les entreprises à se mettre en conformité avec ce nouveau règlement pour la protection des données des résidents de l’Union européenne. Un coup de boost pour les entreprises du secteur.
« Le RGPD est un moteur pour nous, il sensibilise les entreprises aux enjeux de sécurité et les convainc de passer à une solution professionnelle », soulignait fin 2017 Yves Garagnon, PDG de DiliTrust. Pour cette société spécialisée dans la gouvernance des entreprises, la dématérialisation des données, notamment juridiques, est intégrée depuis longtemps. DiliTrust propose des solutions permettant de limiter considérablement le papier pour arriver parfois à une digitalisation totale, le fameux “Zéro Papier”. L’entreprise a également révolutionné l’organisation des conseils d’administration, d’ordinaire gros consommateurs de rapports, dossiers et documents papier. Les membres d’un comité de direction peuvent désormais préparer leurs décisions, échanger et trancher en s’appuyant sur des outils numériques, sur des documents virtuels, qui accélèrent le partage des informations et qui fluidifient les échanges, notamment par le biais des interfaces multilingues. Compte tenu des enjeux stratégiques liés à ces instances de décisions, les prestations proposées intègrent la protection des données, des applications sécurisées, pour que les entreprises ne soient pas exposées à des piratages ou cyber-attaques, ou, cerise sur le gâteau, la protection et gestion à distance des plateformes mobiles (tablettes, smartphones, etc.).
Exemple d’un marché florissant pour les entreprises du secteur, DiliTrust a enregistré en 2017 une croissance de son chiffre d’affaires de 23%, à 9.5 millions d’euros, dont 48 % réalisé à l’international. Le Syntec Numérique – qui fédère les entreprises de services du numérique, des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies – estime d’ailleurs que la protection des données devrait engendrer des dépenses de l’ordre d’un milliard d’euros en 2018, de la part des entreprises françaises.
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