Shell accusé de complicité de meurtres au Nigeria

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Le géant pétrolier Shell serait impliqué dans des affaires liées à des violations des droits humains – dont des homicides, des ...

Le géant pétrolier Shell serait impliqué dans des affaires liées à des violations des droits humains – dont des homicides, des viols et des actes de torture – commises par le régime militaire nigérian dans les années 1990, selon un rapport d’Amnesty International.

C’est dans son rapport « l’entreprise Shell est-elle complice d’homicides ? » publié le 28 novembre qu’Amnesty international met en lumière les atrocités subies par les Ogonis – population du Sud-Est du Nigeria – dont les terres ont été ravagées par la pollution découlant des activités d’extraction de l’or noir, commises par Shell.

Amnesty International appelle dans son rapport les autorités nigérianes et les pays où se trouvent les sièges de Shell, à savoir les Pays-Bas et le Royaume-Uni, « à diligenter une information judiciaire sur le rôle de l’entreprise dans les violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité nigérianes ».

Des centaines de personnes auraient trouvé la mort dans les années 90 lors de manifestations pacifistes.

Shell prêtait un appui logistique aux forces de sécurité

Dans une déclaration faite en 1995, Brian Anderson, alors président de Shell Nigeria, a expliqué que la politique de l’entreprise à l’époque était d’apporter un soutien logistique aux autorités nigérianes en mettant à leur disposition ses bateaux, cars et hélicoptères. Selon Amnesty, Shell savait pertinemment que ces dernières commettaient des violations des droits humains.

Shell ne se serait pas simplement contenté de fournir un soutien logistique aux forces militaires, mais aurait aussi fait pression auprès des autorités nigérianes en soulignant la dépendance financière au pétrole du pays et aurait versé de l’argent aux forces de sécurité.

La justice néerlandaise s’est emparée du dossier

La justice néerlandaise s’est exprimée suite à la publication du rapport, précisant qu’elle allait étudier le dossier d’Amnesty sur le rôle de Shell au Nigeria, afin de déterminer si une enquête devait être ouverte. « Nous allons étudier le dossier très sérieusement et si nous voyons une raison pour ouvrir une enquête, nous le ferons », a déclaré mardi soir un porte-parole du ministère public cité par l’agence de presse néerlandaise ANP.

De son côté, la filiale nigériane de la compagnie Shell (SPDC) s’est défendue de ces accusations.  Elle ne nie rien de « cet événement tragique » mais implique uniquement le rôle du gouvernement militaire de l’époque. « Nous étions choqués et attristés lorsque nous avons entendu les nouvelles des exécutions », écrit à l’AFP un porte-parole de la compagnie, affirmant que Shell avait alors demandé la clémence à l’encontre de Ken Saro-Wiwa, célèbre écrivain et chef du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (MOSOP) et de certains membres du mouvement.

« Shell n’a jamais aidé ni encouragé les autorités à perpétrer quelconque acte de violence au Nigeria », poursuit le service de communication de la SPDC.

Le Nigeria, possède l’une des plus grandes réserves de pétrole sur le continent et l’entreprise Shell y est le plus grand opérateur depuis le début de son exploitation, il y a 50 ans. La compagnie anglo-néérlandaise est régulièrement montrée du doigt pour sa responsabilité dans les désastres écologiques dans le sud-est du Nigeria.

 

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