Rémunérations variables en 2021 : Quel est l’impact de la crise sanitaire sur la valorisation salariale ?

Danone
  • Publié le: jeudi 1 juillet 2021

Après un an de crise sanitaire, les entreprises ont-elles encore la capacité de récompenser leurs salariés via des bonus, primes, commissions ou autres accords d’intéressement ? Quelles tendances se dessinent désormais ? Quelle stratégie de rémunération salariale doivent adopter les entreprises d’aujourd’hui pour renouer avec la croissance ?

Dans son étude annuelle sur les rémunérations variables, réalisée en mai 2021, le cabinet de conseil en rémunérations et politique salariale PEOPLE BASE CBM nous apporte un éclairage sur les prévisions des entreprises. Pour cette 5ème édition, le cabinet PEOPLE BASE CBM a analysé les données individuelles issues de près de 300 entreprises, faisant de cette étude, l’une des plus représentatives de France. 

L’idée avec ce baromètre n’est pas tant de proposer une étude qui pourra servir de référence pour comparer les pratiques internes de chaque entreprise à celles du marché (benchmark) que d’inciter les directions des ressources humaines à entamer des réflexions sur leur politique de rémunération et à mettre en œuvre différents chantiers d’évolution / adaptation de leur politique salariale” déclare Cyril Brégou, associé de People Base CBM.

Principaux enseignements :

  • La part de la rémunération variable directe dans le package global de rémunération est en légère hausse, mais le nombre de bénéficiaires est en baisse
  • Les politiques salariales ne sont pas suffisamment mises à jour
  • Les mécanismes souffrent d’un manque d’efficacité, de formalisme et, pour la plupart, ne sont pas à jour (en ligne avec la stratégie de l’entreprise)

Les dispositifs de Rémunération Variable Directe en 2021

52,4% des salariés interrogés ont bénéficié d’un ou plusieurs dispositifs de rémunération variable directe (primes, bonus ou commissions). Le nombre de dispositifs de rémunération variable directe est en baisse de 6,9 % cette année (contre 7,8 % l’année dernière).

En moyenne, la part variable directe représente de 0 à 5 % du package global de rémunération pour les employés; de 5  à 15 % pour les cadres intermédiaires, de 15 à 30 % pour les cadres supérieurs et de 20 à 40 % pour les cadres dirigeants. Pour mémoire, la part variable directe (primes, bonus et commissions exclusivement) moyenne dans le « package global de rémunération » (tous collaborateurs), ressortait à 15,6 % dans la précédente enquête et est de 15,8 % cette année.

« Ce chiffre semble confirmer la tendance observée depuis au moins 10 ans ; celle de l’individualisation et de l’augmentation de la part variable dans le package global de rémunération des collaborateurs. » souligne Cyril Brégou.

Les tendances de politique de rémunération variable en 2021

En moyenne, la politique de rémunération variable n’a pas été mise à jour depuis au moins 5 ans et demi. Pour mémoire, ce chiffre était de 5,3 ans lors de la précédente enquête.

« Une remise à plat consiste à revoir l’architecture, les critères, les valeurs, les échelles … des dispositifs de rémunération variable afin de les adapter à la stratégie de l’entreprise, à ses marchés et à la concurrence. Cette remise à plat doit s’effectuer dans l’idéal tous les 3 ans. » s’alarme Cyril Brégou.

Les dispositifs de gestion de la rémunération variable en 2021

Globalement, les entreprises interrogées estiment que leurs mécanismes de rémunération variable sont plutôt bien formalisés et détaillés.  « Il nous semble intéressant de comparer cette perception avec nos observations sur le terrain. En effet, nous constatons dans la quasi-totalité de nos missions d’audit et d’accompagnement, que les mécanismes en vigueur souffrent d’un manque cruel de formalisme pouvant être sources de contestations et d’interprétations et donc de risques financiers et sociaux pour l’entreprise. » déclare Cyril Brégou.

45% des entreprises interrogées estiment que leurs dispositifs de rémunération variable sont plutôt bien formalisés et détaillés.

« Cependant, chaque fois que nous interrogeons les populations concernées (dans le cadre de questionnaires spécifiques ou d’ateliers « Focus groups »), elles se plaignent quasi systématiquement du fait qu’elles ne comprennent pas bien ou ne maîtrisent pas suffisamment les règles et mécanismes de rémunération variable directe (souvent jugés comme trop complexes, mal formalisés et pas assez en relation avec leur travail au quotidien …)» commente Cyril Brégou.

 

Les accords d’intéressement en 2021

Parmi les 21 % des entreprises interrogées qui n’ont pas mis en place d’accord, 54% envisagent une mise en place dans les prochains mois.

Sur les 79% des entreprises ayant mis en place un accord d’intéressement, 1 179 euros de prime ont été distribués en moyenne selon les critères ci-dessous, mais 19 % envisagent déjà de ne pas renouveler l’accord.

Méthodologie

Cette enquête, réservée aux professionnels des ressources humaines et aux dirigeants d’entreprise, a été réalisée entre dans le courant du mois de mai 2021. Elle a porté sur l’ensemble du territoire national, tous secteurs d’activités et toutes tailles d’entreprises. Le panel de référence a été composé de 282 entreprises représentant un effectif global de plus de 663 000 salariés et moyen de 2 351 salariés. Le questionnaire servant de support à cette enquête, composé de 96 questions et déployé par voie électronique, a été élaboré par les consultants de PEOPLE BASE CBM afin de rendre compte des pratiques actuelles en termes de rémunération variable.

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