Le système de retraite français repose depuis longtemps sur la répartition, et c’est au cœur d’un débat animé sur la réforme des retraites. Les discussions se redessinent avec les réunions prévues lors du conclave sur les retraites en France, programmées les 12 et 19 juin. L’éventuelle introduction d’une part de capitalisation dans ce système fait réagir responsables politiques et économiques. Cette discussion est capitale pour l’avenir économique du pays et la sécurité financière des futurs retraités.
Le système de retraite en place
Aujourd’hui, la retraite par répartition en France se base principalement sur la répartition, où les actifs et les entreprises versent des cotisations pour payer directement les pensions des personnes retraitées. Ce modèle a longtemps été le socle de notre sécurité sociale. Par ailleurs, il existe aussi une option de retraite complémentaire par capitalisation, même si celle-ci rencontre peu d’adhérents parmi les Français.
La répartition offre une stabilité pour les retraités d’aujourd’hui, mais doit faire face à des défis démographiques. Ces évolutions ont amené certains responsables politiques à proposer des réformes pour soutenir le système.
Vers une retraite avec plus de capitalisation
Plusieurs responsables politiques de droite défendent l’idée d’introduire progressivement la capitalisation dans le système. Parmi eux, on retrouve Édouard Philippe, Bruno Retailleau, Gabriel Attal et Gérald Darmanin. Édouard Philippe propose d’incorporer petit à petit la capitalisation à hauteur de « 10, 15, 20 % » des cotisations totales. De son côté, Gérald Darmanin a organisé une réunion publique sur le sujet le 11 juin à Paris.
Le principe de la retraite par capitalisation consiste à investir les cotisations des actifs sur les marchés financiers afin de générer des revenus qui viendront financer plus tard leurs pensions. Néanmoins, ce système ne garantit aucun rendement, ce qui représente un risque non négligeable pour les épargnants.
Des systèmes hybrides en Europe : quelques exemples
En Europe, plusieurs pays ont testé des systèmes mêlant répartition et capitalisation. En Allemagne, il existe une composante complémentaire par capitalisation, mais elle reste facultative. À l’inverse, en Suède, la capitalisation est obligatoire, même si elle ne compense pas totalement la baisse des pensions de base.
Ces expériences européennes démontrent que, si la diversification des financements de la retraite peut présenter des avantages, elle apporte aussi son lot de limites notables. Comme l’a dit Michaël Zemmour : « La Suède a fait le choix de rendre la partie de son système par capitalisation obligatoire. »
Les défis et critiques de la transition
Passer à un système intégrant plus de capitalisation n’est pas sans embûches, notamment en raison du déficit financier prévu. Le coût estimé pour mener cette transition est considérable, car il impliquerait que les actifs cotisent deux fois pendant environ 80 ans pour maintenir à la fois le financement de l’actuel système et constituer leur propre épargne-retraite.
Des voix comme celle d’Éric Lombard se posent la question suivante : « Si on devait instaurer une capitalisation obligatoire, qui financerait ce dispositif ? Les entreprises ? ».
Le débat sur l’avenir de la retraite en France reste ouvert et compliqué, impliquant un débat politique intense. D’un côté, certains souhaitent diversifier les modes de financement en intégrant la capitalisation, de l’autre, d’innombrables réserves persistent face aux risques liés aux fluctuations des marchés financiers.
Au final, cette discussion touche aussi bien l’économie du pays que le quotidien de nos concitoyens. Elle nous invite à réfléchir aux implications de repenser en profondeur notre manière de préparer la retraite.