L’avenir radieux de l’énergie solaire

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  • Publié le: jeudi 30 mars 2017

Enfin rentables, les énergies renouvelables devraient attirer de plus en plus d’investisseurs dans les années à venir. Parmi elles, l’énergie solaire possède la plus forte marge de progression.

On entend souvent et même beaucoup parler d’énergies alternatives. Mais en sait-on assez ? Sait-on, par exemple, que 2016 a été l’année où les investissements en matière d’énergies propres ont rattrapé ceux liés aux énergies fossiles ? C’est pourtant une information importante. Elle implique que les énergies renouvelables sont désormais « tout à fait compétitives face aux énergies fossiles, et ce dans de nombreux pays », comme le signalaient récemment Myriam Maestroni (présidente et fondatrice d’Economie d’Energie SAS) et Grégory Lamotte (président et fondateur de Comwatt SAS) sur Atlantico.

Il devient de plus en plus intéressant d’investir dans les énergies renouvelables, et pour cause : selon le Forum économique mondial, que Myriam Maestroni et Grégory Lamotte citent dans leur article, « les énergies solaires et éoliennes sont maintenant aux même prix, voire moins chères, que celles produites par les nouvelles installations d’énergies fossiles dans plus de trente pays ». Mieux encore : le solaire est devenu en 2016 le moyen le moins cher au monde capable de produire de l’électricité dans 90 % des pays.

De son côté, le Bloomberg Energy New Finance (BENW) affirme que les investissements dans les énergies renouvelables pourraient atteindre 7 800 milliards de dollars à l’horizon 2040, soit un montant près de quatre fois supérieur à celui investi dans les énergies fossiles sur la même période. Or, parmi les renouvelables, l’énergie solaire est probablement celle qui possède la plus forte marge de progression. Depuis 2010, le coût de production de l’énergie solaire a baissé de 85 %, et la chute pourrait être tout aussi spectaculaire dans les sept années à venir.

Le monde s’enthousiasme pour le solaire

Les pays du monde entier, en particulier les plus ensoleillés, se précipitent sur cette manne. En 2015, la Chine a dépassé l’Allemagne comme premier pays producteur d’énergie solaire. Grâce à une progression record en 2016 (+ 126 %), le géant asiatique compte désormais 77,4 GW installés, dont 34,24 GW pour la seule année 2016.

Quant aux Indiens, ils profitent de la surproduction de panneaux chinois pour se payer des systèmes PV (technique de production d’électricité par des modules solaires photovoltaïques), trop chers pour eux il y a à peine quelques années. Le pays souhaite passer d’une capacité de production d’énergie solaire de 9 GW en 2016 à 100 GW en 2020. Un objectif ambitieux qui repose sur la construction de nouvelles infrastructures et la requalification de structures déjà existantes. Avec 648 MW de puissance installée, la centrale photovoltaïque de Kamuthi, en Inde, est la plus puissante en activité au monde.

Mais ce n’est pas tout. En Algérie, le groupe privé Zergoun Brother a récemment lancé une usine de panneaux photovoltaïques d’une capacité annuelle de plus de 160 MW. Il s’agit de la plus grande usine de panneaux photovoltaïques en Afrique, dont la capacité sera doublée en 3 ans.
A Dubaï, EDF a annoncé, le 22 mars 2017, prendre part au développement de la troisième phase du parc solaire Mohamed ben Rached Al-Maktoum, consistant en une centrale photovoltaïque d’une capacité de 800 mégawatts. « Ce projet solaire-photovoltaïque d’1 gigawatt-crête (GWc) réalisé avec Masdar, un acteur majeur des énergies renouvelables, scelle un partenariat majeur de long terme », s’est félicité Antoine Cahuzac, le directeur général d’EDF EN. Un projet d’autant plus important que dans l’émirat voisin, Abou Dhabi, le solaire a d’ores et déjà atteint la compétitivité directe avec le charbon.

En France, 2017 est l’année de tous les espoirs solaires

Et la France dans tout cela ? Pour le groupe de réflexion France Territoire Solaire, l’année 2017 devrait marquer un tournant pour l’énergie solaire. Après une année 2016 « plutôt timorée » (700 MW de capacités solaires installées dans l’Hexagone, soit une baisse de 36 % par rapport à 2015), la tendance devrait s’inverser grâce à un programme d’appels d’offres réguliers dans les trois ans à venir. Ces appels d’offres prévoient l’attribution d’une capacité cumulée d’environ 1 500 MW par an.

Marc Jedliczka, directeur de l’association Hespul, estime que le marché du solaire en France ne peut que se développer « parce que les fondamentaux techniques et économiques du photovoltaïque sont solides ». Après la construction de la plus grande centrale photovoltaïque d’Europe à Cestas (au sud de Bordeaux), d’autres projets d’envergure sont d’ores et déjà prévus. Le groupe EDF construit actuellement six parc éoliens et deux solaires totalisant un record de près de 190 MW qui seront mis en service dans les prochains mois. Il a également remporté deux projets de centrales photovoltaïques au sol d’une puissance installée de 15 MW.

Alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que l’énergie solaire pourrait représenter 26 % de la production électrique mondiale d’ici à 2050, la filière pourrait permettre la création de 10 000 emplois de plus en France en 2023. Certains parlent même de 15 000 emplois en plus si le parc solaire atteint 22 GW en six ans. L’heure de l’énergie solaire semble ainsi définitivement arrivée aussi bien dans l’Hexagone que dans le monde.

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